Les Etats-Unis sont déterminés à combattre l'Etat islamique (EI), a affirmé hier le président américain Barack Obama, après l'assassinat d'un deuxième journaliste américain revendiqué par les éléments de ce groupe. «Ces actes horribles ne font qu'unir notre pays et renforcer notre détermination à combattre ces terroristes», a souligné M. Obama dans une déclaration devant la presse à Tallinn, en Estonie. Le président américain a insisté que l'objectif des Etats-Unis était que l'EI «ne soit plus une menace» pour la région. Mais il a toutefois fait savoir que cela prendrait «du temps» et que ça ne pourrait se faire qu'avec une véritable coalition internationale. La Maison-Blanche, s'appuyant sur l'analyse des services de renseignement américains, a confirmé plus tôt que la vidéo de la décapitation de Steven Sotloff, diffusée mardi par l'Etat islamique, était authentique. Dans cette vidéo intitulée «deuxième message à l'Amérique», on peut voir Steven Sotloff, à genoux, vêtu d'une blouse orange. Debout à côté de lui, un homme masqué, vêtu de noir et armé d'un couteau condamne l'intervention des Etats-Unis en Irak et porte son arme à la gorge du journaliste de 31 ans. Barack Obama est critiqué à la fois par des membres de son camp démocrate et par des Républicains pour avoir dit la semaine dernière que les Etats-Unis n'avaient «pas encore de stratégie» contre l'EI. La démocrate Dianne Feinstein, présidente de la commission du renseignement au Sénat, a ainsi estimé dimanche que Barack Obama était «peut-être trop prudent» face à la menace posée par l'EI, une opinion partagée par nombre de ses collègues à Washington, qu'ils soient interventionnistes ou pas. «La question-clé est : allons-nous endiguer l'EI, ou écraser l'EI ?», a lancé de son côté le représentant républicain, Adam Kinzinger, mardi sur twitter. Le président américain a ordonné l'envoi de 350 soldats américains supplémentaires en Irak pour protéger les locaux et le personnel diplomatiques à Baghdad, a annoncé mardi la Maison-Blanche. Le Congrès attend une réponse d'Obama Par ailleurs, des parlementaires américains ont réclamé mardi au président Barack Obama la mise en place urgente d'un plan pour vaincre l'Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, après la décapitation présumée d'un second journaliste américain, Steven Sotloff. Le secrétaire d'Etat, John Kerry, sera ainsi convoqué prochainement à la Chambre des représentants pour une audition, a annoncé mardi le président de la commission des affaires étrangères Ed Royce. «Tout le monde estime que l'Administration a besoin d'une stratégie que le président doit expliquer aux Américains et au Congrès comment nous allons lutter contre cette menace», a-t-il déclaré par téléphone à des journalistes. «Le leadership américain est essentiel. Ça ne veut pas dire l'envoi de soldats sur le terrain, mais des frappes aériennes et par drones, et beaucoup de diplomatie, ce qui continue à manquer», a dit le républicain. «Nous ne pouvons pas tergiverser», a ajouté le démocrate Eliot Engel. «Nous devons agir, et nous devons agir vite.»