Barack Obama a déclaré mercredi que la décapitation d'un journaliste américain par l'Etat islamique (EI) ne dissuaderait pas les Etats-Unis de poursuivre leurs frappes aériennes contre les djihadistes. Le président américain a ajouté que l'assassinat de James Foley démontrait la brutalité de l'organisation islamiste active en Irak et en Syrie, qu'il a qualifiée de "cancer" à l'idéologie "en faillite". Le meurtre brutal de James Foley a violé la conscience du monde entier", a-t-il dit au lendemain de la mise en ligne de la vidéo montrant l'assassinat du journaliste. "Les Etats-Unis continueront de faire ce que nous devons faire pour protéger notre population. Nous serons vigilants et nous serons implacables", a poursuivi Obama. Dans la vidéo mise en ligne mardi soir, l'Etat islamique affirme détenir un autre journaliste américain, Steven Sotloff, porté disparu en juillet 2013 dans le nord de la Syrie, et prévient que son sort dépendra des décisions à venir du président américain. Obama a ordonné le 8 août dernier des frappes aériennes dans le nord de l'Irak contre les combattants de l'Etat islamique qui se rapprochaient d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, et menaçaient les minorités religieuses yazidis et chrétiennes. A Washington, un responsable du Pentagone a souligné que les frappes aériennes se poursuivaient en Irak et a ajouté que d'autres seraient annoncées prochainement. Si Obama n'a pas évoqué une accentuation de l'intervention aérienne, il a en revanche condamné les djihadistes commandés par Abou Bakr al Bagdadi, autoproclamé "calife" des territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie. "Leur idéologie est en faillite, a dit Obama. Ils peuvent bien prétendre qu'ils sont en guerre contre les Etats-Unis ou l'Occident, en fait, ils terrorisent leurs voisins et ne leur offrent rien d'autre qu'un asservissement sans fin à leur vision vide et l'effondrement de toute définition d'un comportement civilisé." CITOYEN BRITANNIQUE Le Premier ministre britannique David Cameron a de son côté fait part de son effroi mercredi face à l'implication présumée d'un Britannique dans l'assassinat par décapitation du journaliste américain. "Nous n'avons pas identifié cet individu sur cette vidéo mais d'après nos observations il est de plus en plus probable qu'il s'agisse d'un citoyen britannique", a-t-il dit. "C'est profondément choquant." Avant de passer à l'acte, le meurtrier qui apparaît sur la vidéo mise en ligne mardi soir lit une déclaration condamnant les Etats-Unis. Il s'exprime avec un accent britannique. Pour le secrétaire au Foreign Office, Philip Hammond, cela n'a rien d'étonnant compte tenu du nombre de ressortissants britanniques qui ont gagné l'Irak et la Syrie pour combattre au côté des djihadistes. Sur Sky News, le chef de la diplomatie britannique a précisé que les services britanniques travailleraient en étroite coopération avec les services américains pour tenter d'identifier le tueur. David Cameron, qui a écourté ses vacances pour revenir à Londres, s'exprimait à l'issue d'une réunion consacrée à la situation en Irak et en Syrie et à la menace de l'Etat islamique qui a proclamé un "califat" dans les territoires qu'elle contrôle dans ces deux pays. Il a de nouveau exclu d'envoyer l'armée britannique sur le sol d'Irak. "Je l'ai dit très clairement, notre pays ne s'engagera pas dans une nouvelle guerre en Irak", a-t-il dit.