Les marchés à bestiaux seront rouverts vendredi prochain après plus d'un mois de fermeture suite à la détection des premiers foyers de fièvre aphteuse dans l'est du pays, a annoncé hier un cadre du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Invité au forum du quotidien national El Moudjahid, Karim Boughanem, directeur des services vétérinaires, a indiqué que des mesures draconiennes sont prises pour la réouverture des marchés à bestiaux en prévision de l'Aïd el Adha. Les walis et les services agricoles ont reçu instructions de procéder aux désinfections et à l'assainissement de tous les marchés, de localiser les lieux de rassemblement des animaux et de mobiliser des vétérinaires dans chacun de ces lieux. «Nous allons aussi soumettre les déplacements des animaux vers le Nord à une certification établie par les vétérinaires officiels (ceux désignés par la walaya)», a-t-il ajouté. M. Boughanem a tenu à rassurer les citoyens en soulignant que l'épidémie de la fièvre aphteuse est une maladie strictement animale. «Le bovin affecté a été abattu et la viande a été dirigée ves la consommation et jusque-là nous n'avons eu aucun problème. Les personnes qui ont consommé cette viande sont indemnes», a-t-il dit, ajoutant que «des vétérinaires vont contrôler de très près les marchés à bestiaux. Nous avons 2000 vétérinaires généralistes et plus de 7000 spécialistes à travers le territoire national», a-t-il précisé. Il a affirmé, en outre, que «toutes les analyses effectuées sur l'ovin restent négatives et à ce jours aucun mouton n'est affecté, mais ceci peut changer du jour au lendemain et il faut rester vigilant». M. Boughanem a également fait savoir que l'apparition de la fièvre aphteuse est stabilisée et maîtrisée car, depuis 5 jours aucun nouveau cas n'est détecté dans certaine commune et pour d'autres depuis plus de 25 jours. 6000 bovins abattus Pour rappel, le premier foyer de cette maladie virale qui touche les bovins avait été détecté fin juillet dans la commune de Bir El Aarch à Sétif dans l'est du pays. Les pouvoirs publics ont décidé alors de fermer les marchés à bestiaux pour cantonner la maladie dans son foyer originel. La maladie s'est vite propagée pour toucher plus de 23 wilayas de l'est, du centre et de l'ouest, malgré une vaste campagne de vaccination et d'abattage préventif des bêtes atteintes par cette épidémie. Interrogé, par ailleurs, sur les pertes économiques dues à cette épizootie, l'intervenant a estimé qu'elles sont très minimes par rapport à celles enregistrées dans les autres pays touché par cette maladie comme la Grande-Bretagne qui a perdu plus de quatre millions de têtes en 2001. Depuis l'apparition de la fièvre aphteuse, 6000 bovins ont fait l'objet d'un abattage sanitaire alors que 1000 têtes ont été déclarées mortes, selon le même responsable. «Il faut noter que c'est une maladie mondiale, qui a touché plus de 60 pays», a-t-il dit. M. Boughanem a rappelé aussi que «cette épidémie aurait pu s'aggraver si ce n'était le travail de la prévention qui a été mené dès la déclaration de cette maladie en Tunisie. Plus de 1,6 million de têtes ont été vaccinées à ce jour» en Algérie. Il a tenu à saluer le travail des vétérinaires à l'échelle du pays et celui des médias qui ont joué, selon lui, un rôle important dans la sensibilisation de l'opinion publique et de toutes les parties concernées pour maîtriser ce virus. Concernant l'opération d'indemnisation des éleveurs, le conférencier a indiqué que son secteur avait décentralisé le dispositif de remboursement afin qu'il soit le plus proche possible des localités touchées. L'Etat a déjà mobilisé des enveloppes financières au niveau de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), alors que le recensement des éleveurs concernés se poursuit.