La fièvre aphteuse affectant le cheptel bovin semble se propager à grande vitesse. Après avoir touché les wilayas est et centre du pays, à savoir Sétif, Bouira, Constantine, Béjaïa, Médéa et Tizi Ouzou, deux nouveaux foyers ont été détectés hier à Alger, à Bouchaoui et Zéralda, a-t-on appris auprès de la direction des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture. Karim Boughanem, directeur des services vétérinaires nous a indiqué que «21 bovins ont été abattus à titre curatif, pour empêcher la propagation de la maladie». Au total, 149 animaux atteints du virus aphteux ont été abattus depuis l'apparition de l'épidémie, soit 75 bêtes dans des abattoirs et 74 autres sur place, dans les foyers déclarés. M. Boughanem a tenu à rassurer que la maladie n'a aucun impact sur la santé publique en ce sens que «la viande de l'animal abattu est comestible», pour peu que l'abattage se fasse sur décision du vétérinaire. Il n'y aura donc aucun impact sur le prix de la viande tant que l'offre et la demande ne changeront pas. Les seules pertes qui peuvent avoir lieu concernent, de ce fait, le cheptel dans le cas où la maladie n'est pas confinée. «Si le virus se répand de façon plus importante, il sera difficile de reconstituer le cheptel abattu et le préjudice économique sera énorme.» Pour l'heure, on n'en est pas là. M. Boughanem a affirmé qu'on ne risque pas de connaître les dégâts enregistrés en 1999, où la maladie qui a atteint le cheptel bovin algérien s'était répandue très rapidement, si bien qu'elle avait atteint le Maroc en quatre jours. «L'infection virale évolue comme prévu et l'effort de vaccination entrepris autour des foyers contaminés permettra de confiner la maladie et de l'empêcher de toucher l'ouest du pays», a-t-il déclaré. Le ministère de l'Agriculture a décidé de dégager une enveloppe financière de 100 millions de dinars pour l'achat de 900 000 doses de vaccin auprès de deux laboratoires européens spécialisés dans le traitement des maladies animales. Quant aux éleveurs qui craignent des pertes financières, M. Boughanem a précisé que les procédures d'indemnisation ont été enclenchées pour dédommager, à hauteur de 80% de la valeur de l'animal, tout éleveur ayant déclaré la maladie auprès des services concernés et possédant un ordre d'abattage délivré par un vétérinaire.