Selon des sources diplomatiques qui ont assisté à la conférence internationale sur l'Irak, qui a eu lieu lundi à Paris, pour discuter des mécanismes de la guerre contre Daesh et les moyens de soutien à offrir aux pays participant à cette guerre, un accord entre les Etats-Unis et la Russie pour le partage des rôles dans la lutte contre le terrorisme aurait eu lieu. Selon le site d'information Hadath News, Washington aurait proposé de frapper Daesh et Al Nosra en Irak, sachant qu'elle dispose pour ce faire de bases militaires en Arabie saoudite et au Qatar, ce qui rend l'opération militaire plus facile et plus lisse, alors que Moscou aura pour mission de frapper Daesh en Syrie, car elle a des bases militaires sur la côte syrienne, et ses avions sont en sécurité dans l'espace aérien syrien. Un tel accord pourrait être accepté par les Syriens et les Iraniens. Selon certaines informations, Moscou a également l'intention de soutenir la résolution préparée par les USA au Conseil de sécurité des Nations unies sur les terroristes étrangers à condition que son champ d'application se limite au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord. Dans son intervention, lors de la conférence, le ministre russe a mis en avant plusieurs axes stratégiques dont il convient de rappeler. Premièrement, il a affirmé qu'on empêcherait les terroristes de créer un califat en Irak et en Syrie. «Les leaders de l'EI ne doivent se faire aucune illusion - ils ne représentent pas l'islam, on ne les laissera jamais créer leur propre Etat», a-t-il déclaré.Deuxièmement, Sergueï Lavrov a souligné que l'opposition au terrorisme ne devait pas «être sacrifiée aux volontés de renversement d'un régime dans tel ou tel pays». Le ministre a cité deux exemples des conséquences négatives de tels choix stratégiques. «Ce fut le cas en Libye quand certains pays (de l'UE) ont fermé les yeux sur le renforcement des extrémistes pendant la lutte pour renverser Kadhafi, en leur fournissant des armes et se rangeant de leur côté dans le conflit. Nous voyons quelles conséquences cette politique a eues pour la Libye et le Mali», a soutenu Lavrov. Troisièmement, le ministre russe s'est opposé aux intentions des Américains d'attaquer les positions des terroristes en Syrie sans coopérer avec Damas et s'est indigné de l'absence de la Syrie et de l'Iran à la conférence, qu'il considère comme des «alliés naturels» dans le combat contre l'EI. La France était prête à inviter les Syriens et les Iraniens mais les USA s'étaient prononcés contre cette initiative. Enfin, Sergueï Lavrov a appelé les membres de la coalition antiterroriste à faire preuve d'une «véritable cohésion, sans laisser les autres différends» qui les opposent - Ukraine comprise - «nuire à l'efficacité des actions conjointes pour lutter contre le terrorisme». «Les extrémistes chercheront à profiter des divergences de nos positions pour nous diviser», a averti le ministre russe. Quant à la Russie, elle apporte déjà une assistance militaire, notamment militaire, à l'Irak et à la Syrie et serait prête à participer à l'élaboration de mesures communes supplémentaires pour combattre le terrorisme. En particulier, Moscou a l'intention de soutenir au Conseil de sécurité de l'ONU la résolution des USA sur les combattants terroristes étrangers, selon une source du gouvernement russe. Le président Barack Obama compte personnellement soumettre ce document à l'examen du conseil les 24 ou le 25 septembre. La résolution appelle à intensifier la lutte contre des combattants étrangers qui participent à plusieurs conflits armés intérieurs. Selon les renseignements américains, rien qu'en Syrie et en Irak près de 12 000 étrangers combattent aux côtés des extrémistes. Selon la source, le projet de résolution en cours de préparation correspond aux intérêts de Moscou, qui attire depuis longtemps l'attention sur ce phénomène dangereux.