Le G.20 représente les deux tiers du commerce et de la population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut.Créé depuis au moins déjà dix ans, le G20 n'avait jamais eu jusque-là autant de visibilité qu'à la suite du sommet de Washington intervenu le 15 novembre dernier en pleine crise financière.C'était la première fois que les chefs d'État ou de gouvernement se réunissaient dans ce cadre. Le G 20 qui avait pour principale distinction, par rapport au G8, d'inclure les grands pays émergents n'avait, pour ainsi dire, jamais fait autant parler de lui que depuis ces derniers mois. Aujourd'hui, il en passe de faire passer à la trappe en matière de gouvernance économique mondiale le fameux G8 si décrié et chahuté par les altermondialistes. Il reste aussi à craindre qu'une fois passée la crise, le G.20 retombe lui-même dans les oubliettes. Dans tous les cas, les nouveaux venus dans ce club des grands à savoir les pays émergents s'inscrivent, eux, résolument dans la durée et ne veulent surtout pas servir de faire valoir. D'ailleurs, ils ont insisté pour que le sommet de Londres se penche sur cette question de pérennité du sommet du G20, c'est-à-dire la réunion formelle des chefs d'Etat. Car jusque-là les réunions du G20 se réduisaient à des rencontres informelles et épisodiques entre ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales, et ce sans grand impact sur l'opinion mondiale et sans prise de décision véritable. Aujourd'hui, l'intrusion du G20 sur l'échiquier mondial arrive à point nommé pour suppléer au G8 très essoufflé à la suite de la dernière crise financière. Une présidence tournante La présidence du G-20 échoit chaque année à un membre choisi chaque année parmi un groupement régional. Si en 2009, la présidence revient au Royaume-Uni, l'année prochaine ce sera le tour de la Corée du Sud. Aucune structure permanente Dans son site le G.20 (http://www.g20.org) se fait un point d'honneur de préciser qu'à la différence de nombreuses institutions internationales comme l'Organisation pour la Coopération Économique et le Développement (OCDE), le FMI ou la Banque Mondiale, le G-20 n'a aucun personnel permanent en propre. En fait, le secrétariat du G.20 est administré par une Troïka tournante représenté par un membre de la présidence passée, un membre de la présidence actuelle et un membre de la présidence future. Le rôle de cette Troïka se résume à assurer la continuité en coordonnant les groupes de travail du G.20 et d'en organiser les réunions. Un autre avantage : un format à géométrie variable Evitant l'ostracisme du G.8, le sommet du G20 a pour notable avantage d'accueillir en son sein différents pays qui ne sont pas nécessairement membres formels. Par exemple, le sommet de Washington avait reçu l'Espagne et les Pays-Bas qui ne faisaient pas partie du groupe. Celui de Londres s'ouvre notamment à un grand nombre d'organisations internationales comme l'Asean, le FMI, la Banque mondiale, les Nations unies ou l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cela dit, le format à géométrie variable du G20 est parfois critiqué à cause des nombreuses différences qui pourraient éventuellement opposer ses " multiples " membres. Quoiqu'il en soit, le G.20 est né de la nécessité de favoriser la concertation internationale, en intégrant le principe d'un dialogue élargi tenant compte notamment du poids économique croissant pris par un certain nombre de pays. Qui sont les membres du G.20 ? Les membres officiels du G20 sont : l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, la France, l'Inde, l'Indonésie, l'Italie, le Japon, le Mexique, le Royaume- Uni, la Russie, la Turquie, l'Union européenne. L'Afrique, parent pauvre du G.20 Comme on vient de le voir, le seul pays africain à être membre du G.20 est l'Afrique du Sud dont la responsabilité dans cette instance internationale se trouve d'autant plus accrue avec l'immensité des problèmes de pauvreté que vit le continent.