C'est à une bien mauvaise mise en scène que la Confédération africaine de football a convié le football algérien, samedi dernier à Addis Abéba, à l'occasion de la réunion de son Comité exécutif. Le premier coup de semonce est venu sous la forme d'une exclusion pour deux années de toute compétition continentale de la JS Kabylie. Depuis le décès de son joueur Albert Ebossé, ce club n'a pas cessé de subir sanction sur sanction sur le plan national. Le voilà puni à l'échelle internationale alors qu'on se souvient qu'en 2010, lors de la CAN organisée en Angola, la délégation togolaise avait été mitraillée à son arrivée dans l'enclave de Cabinda. Il y avait eu des morts et des blessés mais jamais la CAF n'avait prononcé de sanction contre le football angolais. Comme elle s'était gardée de sévir à l'encontre du Ahly du Caire dont les supporters étaient engagés dans l'un des plus affreux drames qu'ait connus le football avec la mort de plus de 70 personnes dans le stade Port Saïd. On n'omettra pas de citer la Côte d'Ivoire et la RD du Congo, où le football a généré des drames similaires avec des morts sans que la CAF ne réagisse. Nous ne cherchons pas à minimiser ce qui s'est passé à Tizi Ouzou. La mort d'une personne quelle qu'elle soit, joueur ou simple spectateur, ne saurait être tolérée dans un stade. Albert Ebossé est mort et les autorités algériennes ont promis de faire toute la lumière sur ce drame et de cibler ceux qui en sont responsables. Une commission d'enquête y travaille sur demande du parquet et jusqu'à présent il n'est pas clairement établi que la JSK est directement impliquée dans le drame. Les instances du football algérien ont pris, quant à elles, leurs responsabilités en la sanctionnant suivant les recommandations du règlement et du code disciplinaire du football algérien. Cela aurait dû s'arrêter là, c'est-à-dire que la CAF n'avait pas à prononcer une extension des mesures disciplinaires à l'échelle continentale. Cette réaction vis-à-vis de la JSK augurait d'un autre coup dur l'instance du football africain à l'encontre de notre pays pour lequel elle lui a refusé l'organisation des CAN de 2019 et de 2021. Et comme pour montrer que toutes les portes étaient fermées à notre pays, la CAF a octroyé l'organisation de l'édition de 2023 à la Guinée. A Addis Abéba les jeux étaient faits depuis bien longtemps et la présentation, vendredi, du dossier de l'Algérie ne servait à rien. Que reste-t-il maintenant ? Beaucoup de gens parlent de la CAN 2017 dont la Libye a dit qu'elle ne pouvait plus l'organiser. Le jour de la signature du contrat de partenariat entre la Fédération algérienne de football et l'opérateur de téléphonie mobile, Mobilis, au début de ce mois de septembre, le patron du football algérien, Mohamed Raouraoua avait déclaré que si l'Algérie était intéressée par l'organisation d'une CAN c'était celle de 2019 ou celle de 2021 et non celle de 2017. Maintenant que les horizons 2019 et 2021 sont bouchés, ne va-t-il pas être tenté de miser sur l'édition de 2017 ? D'après ce que l'on sait le gouvernement algérien a donné son accord à la FAF pour qu'elle dépose la candidature de notre pays pour 2017. Mais la balle est dans le camp de cette Fédération. Elle a jusqu'au 30 septembre pour se décider mais elle n'ira dans la bataille qu'après s'être assurée que les dés ne sont pas pipés. Si l'Algérie s'engage en sachant que cette candidature est vouée à l'échec mieux vaut rester en retrait. Notre pays n'est pas pressé jusqu'à vouloir coûte que coûte une telle organisation. Il est déjà engagé dans un projet autrement plus ambitieux celui de se doter d'un parc omnisport à la mesure de ses moyens et des besoins de sa population.