La population de Berriane a accueilli avec une grande satisfaction la signature du pacte signé hier entre les notables malékites et ibadites. Le plus important pour cette population endeuillée depuis plus d'une année est de retrouver la paix et la sérénité. Les notables des deux communautés, arrivés à Berriane vers 18h, ont appelé la population à une réunion qui s'est tenue à Dra El Arss, au sein d'une des mosquées de la région. Près de 500 personnes ont pris part à ce rassemblement tenu dans l'objectif de communiquer les résolutions de la feuille de route récemment signée au siège de la wilaya. «Toutes les résolutions ont porté sur la nécessité d'instaurer la paix et de contribuer au retour au calme dans la région", a indiqué un citoyen qui a pris part à ce rassemblement. «Il ne sera toléré désormais aucun dépassement ou agression, selon le communiqué qui nous a été dicté. Chaque conflit ou chaque bagarre entre deux personnes ou deux groupes ne doit pas dépasser ses limites, et doit être réglé dans ce cadre-là sans pour autant impliquer toute la population et en faire de la région une zone sinistrée et infranchissable pendant plusieurs jours. Les résolutions prévoient que chaque personne sera tenue pour responsable de ses actes» a précisé un autre citoyen. Un sentiment de soulagement a été ressenti chez les habitants de Berriane encore préoccupés par l'insécurité qui a régné dans la région pendant plus d'une année. Le pacte a évoqué des prises en charge au profit de toutes les familles touchées par les événements tragiques qui ont secoué la région deux fois dans la même année. Pas plus de détails sur la nature de ces aides puisque tout sera décidé après l'élection présidentielle. Le débat a porté pour le reste sur la nécessité d'unir tous les efforts afin de réussir l'organisation de l'élection présidentielle du 9 avril prochain. Ce pacte est néanmoins loin de régler tous les problèmes posés par la population. Les gens ont posé leurs préoccupations relatives notamment à la situation des enseignants mozabites qui font une double vacation en donnant des cours dans les écoles des communautés. La population pose également le problème des jeunes toujours en détention depuis les premiers événements survenus en mars passé, alors que d'autres ont été libérés. Les notables ont promis des réponses à toutes ces préoccupations dans les prochaines réunions qui se tiendront pour peaufiner la charte définitive de paix à Berriane. En attendant, chacune des deux communautés continue à vivre selon ses propres paramètres tracés après les événements. Aucun citoyen mozabite n'ose s'approcher de la zone des Arabes et vice-versa. Une façon de faire qui a permis d'éviter d'autres incidents mais qui renseigne aussi sur les difficultés de cohabitation entre les deux communautés.