Photo : Riad Par Amar Rafa Un accord devant marquer le règlement «définitif et durable» du conflit ayant entraîné les incidents de Berriane, a été signé hier par les deux communautés de la région, les malékites et les ibadites, en présence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Les représentants des huit factions ibadites et des huit factions malékites ont en effet signé une charte, consignée en dix points, engageant les deux parties impliquées à une «réconciliation définitive et à une cohabitation durable, dans un climat fraternel et citoyen». C'est ce qui a été précisé lors de la cérémonie de signature qui s'est déroulée au siège de la wilaya, dans un climat festif et fraternel auquel ont assisté des notables de la wilaya. L'ensemble des signataires se sont engagés devant le ministre à éteindre la fitna, et la discorde dans la région. M. Ould Kablia a indiqué à cette occasion, que «tous nos frères qui ont paraphé cette charte sont convaincus qu'il s'agit d'une nouvelle étape pour mettre fin à la discorde d'une façon définitive, instaurer la paix, l'amitié et la fraternité et cohabiter dans la région connue qu'est Berriane». Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a qualifié «la charte de Berriane», signée par les différentes parties de «grand pas pour l'ancrage de la réconciliation et de la culture de coexistence pacifique». Le ministre a également exhorté l'ensemble des parties à respecter cet accord à caractère moral et juridique. «Les deux parties nous prennent comme témoins pour cette réconciliation définitive devant permettre de se consacrer au développement économique, social et culturel de la région dans la quiétude et la sérénité», a-t-il souligné. Les efforts déployés par les pouvoirs publics avaient permis le retour à la normale de la situation à Berriane, qui avait connu des échauffourées sporadiques entre jeunes des communautés ibadites et malékites de Berriane, en 2008 et 2009. Les affrontements sanglants qui avaient eu lieu, faisant quatre victimes, entre les deux principales communautés ibadites et malékites, avaient été manifestement liés à «une manipulation visant à déstabiliser la région», à en croire le ministre de l'Intérieur de l'époque, M. Zerhouni, qui n'avait pas hésité à affirmer être en possession de preuves tangibles que des contacts avait eu lieu avec certaines parties à l'étranger. Alors que d'un autre, Daho Ould Kablia, avait affirmé, qu'«il n'y a pas de main étrangère dans les évènements de Berriane, ce sont des personnes locales qui ont déclenché ces hostilités ayant abouti à tous ces drames humains». «Les affrontements entre jeunes des communautés malékite et ibadite ne relèvent ni d'un problème idéologique ni d'un problème religieux», avait-il souligné. «C'est un problème politico-social», a-t-il affirmé, critiquant l'absence des partis sur le terrain et fustigeant le manque de réaction des élus locaux. Une feuille de route négociée entre les différentes parties en conflit à Berriane, devant aboutir à l'accord d'hier, avait été signé en mars 2009, en présence de Daho Ould Kablia. Cet accord qui traduit en fait une feuille de route ciblant des objectifs précis, pour le retour à une cohabitation normale et à une paix durable, a été élaboré en quinze points par l'ensemble de représentants de la société civile, notables et autres personnalités représentatives de Berriane. Cet accord de paix visait à encourager au dialogue, à mettre un terme à la fitna, à rejeter tous les types de provocation, et à mettre en place un système d'indemnisation pour les pertes subies par suite des incidents qui ont éclaté deux fois l'année dernière. Il est précisé, en outre, que les sages des deux communautés se rencontreront dès que des problèmes surviendront.