Les cours du pétrole poursuivaient leur recul mardi en fin d'échanges européens, toujours pénalisés par une série de facteurs baissiers dont l'abondance de l'offre, la faiblesse de la demande et la force du dollar. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 91,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,10 dollar par rapport à la clôture de lundi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 95 cents, à 89,39 dollars. "Le WTI est descendu sous les 90 dollars le baril tandis que le Brent n'est pas très loin, autour de 91 dollars le baril. La baisse des prix du pétrole commence à ressembler au mouvement de 2008, quand les prix se sont effondrés de plus de 140 dollars à moins de 40 dollars", jugeait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. Depuis leur dernier pic mi-juin, les cours du brut n'ont presque pas cessé de reculer, tombant récemment à des plus bas depuis juin 2012 à Londres et avril 2013 à New York, sous pression d'une série de facteurs baissiers (offre abondante, demande tiède et dollar fort). Du côté de la demande, les acteurs du marché s'inquiétaient de l'appétit énergétique de l'Europe alors que les chiffres publiés mardi sur la production industrielle allemande en août ont été particulièrement décevants (-4%). Pour ce qui est de l'offre, "le niveau élevé de la production aux Etats-Unis et de la part de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), plus la réduction des prix de l'Arabie Saoudite, continuent de peser sur les cours" du brut, soulignaient ainsi les experts de Commerzbank. Grâce à l'exploitation des ressources non conventionnelles d'hydrocarbures, les Etats-Unis produisent de plus en plus de pétrole, ce qui réduit leurs besoins en importations et redirige donc le brut qu'ils importaient avant sur un marché mondial déjà bien approvisionné. L'Arabie Saoudite, qui joue habituellement le rôle de banque centrale du pétrole pour équilibrer l'offre de l'Opep sur le marché, semble plus préoccupée par ses parts de marché que par le niveau des prix, puisqu'elle a abaissé la semaine dernière ses tarifs appliqués à ses clients asiatiques. "Tant que l'Opep ne prend pas des mesures pour réduire son offre, les prix du pétrole devraient rester sous pression", prévenaient les analystes de Commerzbank. Le cartel tiendra sa prochaine réunion ordinaire à Vienne le 27 novembre. Lors de leur dernière réunion en juin, ses membres avaient décidé de maintenir leur plafond de production à 30 millions de barils par jour, niveau auquel il est fixé depuis fin 2011.