A 37 ans seulement, l'entraîneur de l'ES Sétif, Kheireddine Madoui, est à 90 minutes d'un exploit qu'aucun technicien local ou étranger n'a réalisé jusque là : offrir à l'Algérie son premier trophée en Ligue des champions d'Afrique de football (nouvelle version), samedi prochain face à Vita Club (RD Congo) au stade Mustapha-Tchaker à Blida. Un exploit que l'ESS est proche de sa réalisation après le nul qu'elle a ramené de Kinshasa (2-2) dimanche dernier. Madoui lui s'apprête à vivre le match "le plus important" de sa carrière. "Ce sera le match le plus important de ma carrière", a commenté le jeune entraîneur sétifien lors de la conférence de presse qu'il a animée mardi à Alger, ajoutant qu'il n'imaginait pas un seul instant son équipe laisser filer une telle occasion pour entrer dans l'histoire du football algérien. "Certes, ce ne sera pas facile. Nous avons affaire à une équipe qui joue très bien en dehors de ses bases. Elle l'a d'ailleurs démontré lors de la demi-finale retour de cette compétition face au CS Sfax en Tunisie (victoire 2-1, ndlr). "Mais quelles que soient les circonstances, nous devons l'emporter", insiste l'ancien libéro de charme de l'ESS et du CR Belouizdad. Pour un coach "débutant", promu cette année seulement au rang d'entraîneur en chef, le facteur expérience risque de lui jouer un mauvais tour, notamment dans un rendez-vous aussi important que cette finale de la prestigieuse compétition des clubs. Mais Madoui ne se montre nullement inquiet à ce propos : "Nous avons débuté l'aventure africaine, mes joueurs et moi, alors que personne ne croyait en nous. Il est vrai que nous manquons tous d'expérience, mais croyez moi, personnellement j'ai gagné en maturité au fil des rencontres livrées aux fins fond de l'Afrique. Idem pour mes protégés qui savent désormais se comporter face à toutes les situations", assure-t-il. Il est vrai que Madoui et ses poulains ont prouvé qu'ils ont beaucoup gagné en expérience lorsqu'ils avaient réussi à tenir la dragée haute aux Congolais de TP Mazembe dans le chaudron de Lubumbashi lors de la demi-finale retour. Ils avaient certes essuyé leur seule défaite dans cette compétition (3-2), mais cela ne les a pas empêchés de revenir avec le billet qualificatif à la finale, profitant de leur victoire à l'Aller chez eux et à huis clos (2-1). "Nous avons vécu une pression énorme dans ce match de Lubumbashi. Nous avons vécu la même expérience à Kinshasa à l'occasion de la première manche de la finale. Je pense que ces deux aventures nous ont beaucoup forgées. Personnellement, j'ai acquis un capital expérience non négligeable grâce à ces deux expériences" se réjouit Madoui qui a appris désormais à voler de ses propres ailes après avoir été, pour de longues années, l'entraîneur adjoint de plusieurs coachs locaux et étrangers qui se sont succédé à la barre technique de l'Aigle noir, à l'image d'Alain Geiger, Hubert Velud, Christian Lang, Noureddine Zekri, Rabah Saâdane et d'autres.