Le MC Alger continue de broyer du noir après avoir laissé des plumes pour la quatrième fois de suite en championnat de Ligue 1 algérienne de football, face à son voisin de l'USM Alger (1-0), samedi au stade Omar-Hamadi de Bologhine pour le compte de la 11e journée. N'ayant plus gagné aucun match depuis six journées, le ''Doyen'' se retrouve bon dernier au classement avec 9 points, distancé de quatre unités par le premier non relégable, le RC Arbaâ. Et même si les Vert et Rouge comptent un match en moins qu'ils livreront sur le terrain de l'ES Sétif mardi, les plus avertis ne s'attendent pas à un déclic dans ce rendez-vous face au champion d'Afrique en titre qui, de surcroît, a le vent en poupe depuis quelque temps. L'Entente reste d'ailleurs sur deux victoires de rang sur le terrain de la JS Saoura (2-1) et à domicile contre l'ex-leader, l'USM El-Harrach (2-0). Le MCA, passé sous la coupe de Sonatrach en janvier 2013, devrait ainsi revoir ses objectifs à la baisse. Après avoir misé sur le titre de champion en début de saison, voilà le club en train de lutter pour son maintien. Même le départ de l'entraîneur Boualem Charef, très contesté par une partie des joueurs et des supporters, n'a pas résolu le problème, du moins pas pour le moment. La prestation des Mouloudéens face à leurs voisins en est une preuve, estiment les observateurs. Le directeur technique du club phare de la capitale Boualem Laroum, qui assure l'intérim, a pourtant essayé d'apporter sa touche personnelle dans ce derby, aussi bien en matière de stratégie de jeu que du onze de départ. "Nous avons changé de tactique pour essayer de provoquer le déclic. Nous avons aussi injecté du sang neuf à l'équipe, mais force est de reconnaître qu'il ne faut pas s'attendre à remédier aux lacunes en l'espace de dix jours", a déclaré Laroum, tout déçu à l'issue de la rencontre. Laroum parle de manque de réalisme Aux yeux de l'ex-directeur technique national, le manque de réalisme de ses poulains a joué un mauvais tour à son équipe, contrainte de patienter encore pour renouer avec le succès. "Rien que pour cette rencontre, nous avons raté trois occasions franches en première mi-temps. Ca a été, à mon avis, le tournant du match. L'adversaire a chamboulé toutes nos cartes en marquant dès l'entame de la deuxième manche. Mes joueurs sont tombés alors dans l'excès de précipitation", a-t-il tenté de justifier. Les propos de Laroum ne sont pourtant pas faits pour convaincre des supporters de plus en plus dépités par le parcours de leur équipe favorite, eux qui pensaient que les leurs allaient écraser tout sur leur passage après la victoire en finale de la supercoupe d'Algérie face à... l'USMA (1-0), une semaine avant le coup d'envoi du championnat. D'ailleurs, ils étaient plusieurs fans à faire entendre leur voix après le derby. Certains d'entre eux, ayant réussi à pénétrer à l'intérieur de l'enceinte du stade à l'issue du match qui s'est déroulé à huis clos, ont fait entendre des vertes et des pas mûres à leurs joueurs devant le portail même des vestiaires, a constaté l'APS. C'est ainsi dans une conjoncture très difficile que le Mouloudia s'apprête à accueillir son probable futur entraîneur, le Portugais Arthur Jorge. Celui-ci, et après de longues tergiversations, est attendu dans les prochaines heures à Alger pour poursuivre ses négociations avec les responsables du MCA. Pour beaucoup, l'ancien champion d'Europe avec le FC Porto en 1987 hériterait d'un ''cadeau empoisonné". Redonner une âme aux "gars de Bab El-Oued" sera son principal défi, car au vu des prestations des coéquipiers d'Ayoub Azzi, le Mouloudia, qui a connu un véritable remue-ménage dans son effectif lors de l'intersaison, est loin de justifier l'énorme investissement financier de Sonatrach (deuxième plus gros budget de la Ligue 1). Cela se passe à moins de trois mois de l'entrée en lice des Mouloudéens en coupe de la Confédération africaine de football (CAF), à laquelle ils participeront en tant que détenteurs du dernier trophée de la coupe d'Algérie.