Dans un derby disputé malheureusement sans public, l'USM Alger s'est offert le scalp du Mouloudia d'Alger grâce à un but d'une haute importance signé Baïtèche. Si ce succès extra muros relance les Rouge et Noir dans la course au titre, cette quatrième défaite consécutive de leur voisin l'enfonce davantage dans les profondeurs abyssales du classement. Humilié par la JSK sur ce même terrain de Bologhine (2-4), giflé par le CRB au 20-Août (2-0), le Doyen a atteint l'abîme samedi face à son voisin usmiste qui avait trouvé un malin plaisir à le couler dans les eaux de Saint-Eugène. En voyant son compteur bloqué à neuf points, le club le plus populaire d'Algérie occupe désormais la dernière place du classement. De quoi couvrir de honte les inconditionnels des Vert et Rouge qui sont passés en quelques mois du rêve occasionné par la conquête de deux trophées (Coupe d'Algérie et Super Coupe d'Algérie) au cauchemar. Le staff technique et dirigeant mouloudéen avaient tenté de justifier à la fin du match le nouvel affront de leur équipe par un supposé arbitrage vicieux de M. Benouza ou encore, comble de l'ironie, par le non-respect du huis clos par son adversaire. Mais ces faux-fuyants n'expliquaient pas en réalité l'impuissance de leurs joueurs qui ont dû subir la maîtrise de leur voisin tout le long de la partie. Non, en aucun cas le Mouloudia n'a donné l'impression de batailler dur pour sauver les meubles et repartir du bon pied comme l'avaient promis ses joueurs avant ce derby. Au bout du compte, c'est quasiment au même Mouloudia qu'on a eu droit ces dernières semaines, amorphe et sans âme, qui a donné la réplique face à une équipe usmiste mieux organisée et surtout plus lucide. D'ailleurs, les hommes de Hubert Velud qui ont montré plus d'envie de gagner durant ce match aurait pu concrétiser leur légère domination en première mi-temps si l'arbitre Benouza leur avait accordé un penalty sur une faute peu évidente de Boudebouda sur le revenant Chaouchi (43'). Mais cette vraisemblable erreur de jugement de l'arbitre n'aura rien changé dans la physionomie de la partie puisque dès le retour aux vestiaires, les gars de Soustara n'ont pas attendu longtemps pour surprendre leur adversaire grâce à un exploit individuel de Baïtèche qui a brûlé la politesse de plusieurs défenseurs adverses avant de battre aisément l'infortuné Chaouchi (47'). Et comme le répètent souvent les supporteurs chez nous, celui qui marque le premier dans un derby finit toujours par s'imposer. Velud encense ses joueurs Cette règle a encore été respectée dans le clasico algérien puisque le Mouloudia a été incapable de réagir à cette ouverture du score usmiste, même s'il s'est procuré à la fin de la partie deux grosses opportunités d'arracher un nul qui aurait quelque peu consolé ses centaines de milliers de fans l'oreille vissées aux transistors. Le meilleur a-t-il gagné samedi ? A défaut de répondre par l'affirmative, il est certain que l'USMA a été l'équipe qui a négocié le mieux ce derby grâce à l'application et la volonté de ses joueurs. D'ailleurs, l'entraîneur usmiste Hubert Velud qui a pris l'habitude de s'éclipser après chaque mauvais résultat de son équipe pouvait bomber le torse à la fin du match devant la presse. «C'est un match que nous avons joué et gagné. Le plus important était d'empocher les trois points de la victoire et nous avons réussi à le faire sans trop se soucier de la manière de jouer. Je pense que nous avons dominé une bonne partie de la rencontre. Nous aurions pu marquer en première mi-temps, mais l'arbitre nous a privés d'un but tout à fait valable. Heureusement que nous avons marqué rapidement après le début de la deuxième mi-temps. Après, mon équipe a su gérer tranquillement son avance au score sans être vraiment trop inquiété par son adversaire. Je suis vraiment très satisfait de mes joueurs qui se sont donnés à fond pour arracher cette victoire qui nous permet de nous replacer dans la course au titre», a analysé Velud. Et dire que ce même Velud a failli être limogé de son poste après une série de cinq matches sans victoires de son équipe dont trois défaites consécutives. Finalement, les dirigeants usmiste ont bien eu raison de maintenir leur entraîneur contre vents et marées puisqu'en enchaînant son troisième succès d'affilée, les coéquipiers de Belaïli effectuent un bond spectaculaire dans le classement général en passant de la treizième à la deuxième place. La direction du Doyen aurait pu prendre exemple sur son homologue de l'USMA et faire preuve d'un peu plus de patience avec Boualem Charef. La mayonnaise aurait peut-être finie par prendre. Son successeur Artur Jorge qui est attendu dans les prochaines heures a vraiment du pain sur la planche.