Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a annoncé, lundi à Alger, l'organisation en mai d'une conférence internationale sur la criminalisation du colonialisme et les souffrances du peuple algérien subies lors de la période coloniale. La conférence qui coïncidera avec le 70e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 «sera une occasion pour démontrer au monde entier les atrocités commises par le colonialisme français en Algérie», a indiqué Zitouni au forum de la Chaîne I de la radio algérienne. Il a souligné, à ce propos, «l'installation d'une commission chargée des préparatifs de cette rencontre en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et du Centre d'études et de recherche sur le mouvement national et la révolution du 1er Novembre». Concernant les doutes soulevés par des personnalités politiques au sujet du parcours révolutionnaire de certains symboles de la Révolution, le ministre des Moudjahidine a qualifié cette attitude d'«atteinte à la Révolution», estimant qu'il était «immoral d'accuser ces symboles de trahison». Il a rappelé, en outre, que l'écriture de l'Histoire relevait de «la mission des historiens et écrivains intègres». Ces symboles nationaux, a-t-il dit, «ont consenti de grands sacrifices qui méritent de la reconnaissance, et il est donc impensable de mettre en doute le parcours de Messali El Hadj, Ahmed Benbella ou Ali Kafi». D'autre part, Zitouni a indiqué que le dossier de la reconnaissance des moudjahidine a été définitivement clos depuis 2002, estimant «impertinent sa réouverture dépassée par les évènements». S'exprimant sur le projet de création d'une chaîne de télévision consacrée à l'histoire de la Révolution, il a tenu à faire remarquer que celui-ci nécessitait des capacités financières et requérait, selon lui, «la contribution du secteur privé pour assurer sa viabilité». Le ministère des Moudjahidine est disposé à fournir les enregistrements et les documents, a-t-il enfin dit.