Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a annoncé, hier, à Alger, l'organisation en mai prochain d'une conférence internationale sur la criminalisation du colonialisme et les souffrances du peuple algérien subies lors de la période coloniale. La conférence internationale, qui coïncidera avec le 70e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, « sera une occasion pour démontrer au monde entier les atrocités commises par le colonialisme français en Algérie », a indiqué Zitouni au forum de la Chaîne I de la Radio algérienne. Il a souligné, à ce propos, l'« installation d'une commission chargée des préparatifs de cette rencontre en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et du Centre d'études et de recherche sur le mouvement national et la révolution du 1er Novembre ». « Les archives authentiques de l'ère coloniale se trouvent en Algérie et, par conséquent, la France ne peut nier toutes les atrocités faites aux Algériens pendant la période coloniale tout comme elle ne peut nier la mort de 40.000 Algériens suite aux 17 expériences nucléaires menées dans le Sahara et la destruction de 8.000 villages du fait des plans Challe et Morice », a-t-il poursuivi. Il a précisé que les archives sur la révolution remises par la France et « considérées comme un bien et un droit de l'Algérie ne dépassent pas les 2% », affirmant que la France n'était pas « près » de restituer les archives. Concernant les doutes soulevés par des personnalités politiques au sujet du parcours révolutionnaire de certains symboles de la révolution, le ministre des Moudjahidine a qualifié cette attitude d'« atteinte à la révolution », estimant qu'il est « immoral d'accuser ces symboles de trahison ». D'autre part, Zitouni a indiqué que le dossier de la reconnaissance des moudjahidine a été définitivement clos depuis 2002, estimant « impertinent sa réouverture, dépassée par les évènements ». S'exprimant sur le projet de création d'une chaîne de télévision consacrée à l'histoire de la révolution, il a tenu à faire remarquer que celui-ci nécessitait des capacités financières et requérait, selon lui, « la contribution du secteur privé pour assurer sa viabilité ». Le ministère des Moudjahidine est disposé à fournir les enregistrements et les documents, a-t-il, notamment, souligné.