Le tribunal criminel près la cour d'Alger a prononcé hier une peine de quatre ans de prison ferme à l'encontre des dénommés Lounes Khaled, Snikra Boubkeur, Mebarki Messaoud et Kadri Tahar, jugés pour appartenance à un groupe terroriste. Selon l'arrêt de renvoi, ce groupe, qui s'employait «à semer un climat d'insécurité et de terreur au sein de la population», ciblait les sièges des institutions de l'Etat à travers des opérations suicide à la voiture piégée. Le tribunal d'Alger a révélé que ce groupe planifiait un attentat contre les sièges de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) à Alger et le groupement de wilaya de la Gendarmerie nationale à Hussein Dey. Les faits remontent aux années 2007 et 2008 lorsque l'émir du groupe terroriste activant à Tizi Ouzou, alias Abou Houreira, a chargé l'accusé Snikra Boubkeur de recruter des volontaires pour recueillir des informations sur certaines institutions de sûreté de l'Etat en vue de préparer des attentats terroristes. L'accusé a reconnu devant les services de sécurité avoir chargé à son tour l'accusé Lounes Khaled de prendre des photos du siège de la DGSN avec un téléphone portable doté d'une caméra vidéo et d'une carte mémoire. L'accusé Lounes Khaled a reconnu avoir effectivement pris des photos avec un mobile que lui avait remis l'accusé Snikra Boubkeur et recouru au site Google pour obtenir plus de photos. Selon le tribunal d'Alger, les accusés étaient en contact permanent avec l'émir du groupe terroriste qui les avait chargés de surveiller les mouvements de certains étrangers et de filmer certains lieux sensibles. Les services de sécurité ont pu saisir la carte mémoire qui comprend des photos du siège de la DGSN, qui étaient en possession de la sœur de l'accusé Mebarki Messaoud. Les photos saisies et les contradictions relevées dans les déclarations des accusés ont permis de renforcer la conviction du tribunal quant aux faits retenus contre eux. Le procureur général a requis 20 ans de prison ferme contre tous les accusés, alors que la défense a plaidé l'innocence et les circonstances atténuantes.