Vainqueur, samedi, de la Supercoupe d'Afrique contre le club le plus titré d'Afrique, le Ahly du Caire, le club de Aïn El Fouara a confirmé qu'il était bel et bien le nouveau maître du continent. L'Entente a eu chaud. Après avoir concédé l'égalisation à la toute dernière seconde du temps réglementaire, les Sétifiens ont remporté tout de même leur deuxième titre de la saison à l'issue de la séance de tirs au but. Ainsi, trois semaines après la désillusion des Verts à la Coupe d'Afrique des nations, qui s'est déroulée en Guinée-équatoriale, l'ESS a réussi à sauver la mise du football algérien en mettant la main sur un titre prestigieux qui faisait jusque-là défaut dans sa vitrine. Une Supercoupe d'Afrique remportée de surcroît devant un club égyptien, cela a fait énormément plaisir aux millions d'Algériens qui ont encore une fois vibré au rythme des exploits de la bande à Kheireddine Madoui. Premier club algérien à avoir gagné la Champions League africaine, en novembre dernier, l'Aigle noir a prouvé samedi que sa formidable épopée dans la plus prestigieuse compétition africaine n'était pas le fruit du hasard, comme l'a souligné son jeune entraîneur à la fin du match. «Nous sommes fiers d'avoir gagné cette Supercoupe d'Afrique. L'Entente fait désormais partie du gotha des grands clubs d'Afrique. Nous sommes devenus, aujourd'hui, les champions des champions après avoir déjà gagné haut la main la Champions League africaine. C'est le fruit d'un long travail pas du hasard», a lâché Madoui, ému devant les micros des nombreux journalistes. L'exploit de l'ESS sur la scène continentale mérite d'être amplement salué, lorsqu'on sait que ce club a connu une grave crise financière durant l'intersaison. Ce qui a, d'ailleurs, provoqué la saignée de plusieurs de ses meilleurs éléments, à l'image de Gourmi, Karaoui, Ferrahi et autres Nadji. Sans l'intervention salutaire des pouvoirs publics, l'Entente de Sétif aurait même pu déclarer forfait quelques jours avant son premier match de Ligue des champions africaine à Tunis face à l'EST. Mais grâce au travail mené par le staff technique et dirigeant du club, les Noir et Blanc ont réussi à renouer avec la culture de la gagne qui avait déjà permis à l'équipe de remporter plusieurs titre lors des dernières saisons. «C'est vraiment incroyable ce qui nous arrive cette saison. En novembre, c'était la Champions League et là, maintenant, c'est la Supercoupe d'Afrique. On est fiers de faire partie de l'histoire de ce grand club. Mais nous ne comptons pas nous contenter de ces deux prestigieux trophées. Nous allons poursuivre Inch'Allah sur cette lancée et tenter de remporter d'autres titres à l'avenir», s'est exprimé le capitaine de l'ESS Farid Mellouli qui est en train de vivre une fin de carrière de rêve. 14 titres en sept ans ! Connue déjà pour être un club à trophées durant les années 1960, où elle avait trusté quatre Coupes d'Algérie et un Championnat d'Algérie, l'Entente de Sétif ne cesse depuis de faire honneur à cette réputation. En remportant, samedi, la Supercoupe d'Afrique, le club de Sidi El Khier a enrichi son palmarès avec un vingt-troisième titre ! Oui, vous avez bien lu, l'ESS totalise désormais 23 titres dans sa vitrine, dont 9 internationaux. Recordman des victoires en Coupe d'Algérie avec l'USM Alger avec 8 trophées, le club de Aïn El Fouara collectionne également six Championnats d'Algérie, deux Ligues des champions africaines, deux Ligues des champions arabes, une Coupe afro-asiatique, Coupe nord-africaine des clubs champions et une Coupe nord-africaine des vainqueurs de coupe et, enfin, Supercoupe de l'Unaf. Le club sétifien a remporté plus de la moitié de ces titres durant les sept dernières années où il a trusté 14 titres dont 7 internationaux ! Des chiffres qui démontrent que l'Entente de Sétif règne en maître absolu sur le football algérien depuis une décennie, même si la JS Kabylie reste toujours le club algérien le plus titré, puisque son palmarès renferme 26 titres. «Nous vivons des moments extraordinaires depuis maintenant un bon moment. Mais, on doit continuer à travailler pour rester le plus longtemps possible au sommet du football africain. J'espère que ce n'est que le début d'une grande période de domination pour notre club sur la scène africaine», a commenté le président sétifien Hassan Hemmar qui, décidément, a réussi à faire véritablement de l'Entente un géant du continent noir. Impressions : Hassan Hamar : «C'est un jour historique pour l'Algérie et pour tout le peuple algérien. C'est une nouvelle consécration africaine pour l'ES Sétif, en particulier, et pour le football algérien, en général. Mon souhait est de voir d'autres clubs algériens réussir à offrir à l'Algérie des coupes et des titres africains. Nous vivons des moments extraordinaires depuis maintenant un bon moment. Il faut continuer à travailler pour rester au sommet du football africain.»
Farid Mellouli : «Je dédie cette victoire à tout le peuple algérien. Je pense que la chance a été de notre côté. Nous avons livré un match sérieux et plein contre une grande équipe d'Al Ahly. Nous allons poursuivre sur cette lancée et tenter de remporter à l'avenir d'autres titres.» Ahmed Gacemi : «Je suis très heureux et content de cette nouvelle consécration au niveau africain. Cela n'a pas été facile contre un adversaire expérimenté qui est revenu de loin en égalisant à la toute dernière minute. Je dédie cette victoire aux supporters de Sétif et à tout le peuple algérien.» Saïd Kheireddine Aroussi : «C'est une belle victoire, la première pour un club algérien, elle vient quelques mois à peine après notre victoire historique en Ligue des champions. C'est quelque chose de très grand que nous avons réussi. Nous avons prouvé que l'ESS est désormais un grand d'Afrique. Le match a été difficile face à une équipe difficile à manier, qui possède une longue expérience africaine comme le prouve son égalisation. Nous sommes restés concentrés jusqu'au bout malgré le but encaissé dans le temps additionnel.»