L'équipe sétifienne a besoin de renouer avec une victoire qui la fuit depuis quelque temps. En retrouvant ce soir (19h00) la pelouse de leur stade du 8-Mai 1945, les Sétifiens de l'Entente de Sétif espèrent bien retrouver la fougue qu'ils ont semble-t-il perdue en championnat national. Le club sétifien va jouer pour le compte de la Ligue des champions arabe, une compétition qui lui avait permis, la saison dernière de soulever l'enthousiasme des foules. Celle de ce soir devra, cependant, éviter les grosses effusions de joie ou de colère puisque le club algérien a été sanctionné d'un match à huis clos, par l'Union arabe de football, suite aux débordements qui avaient eu lieu lors du premier match de la phase de poules contre El Majd de Syrie. Cela faisait longtemps qu'une telle sanction pendait au nez de l'Entente, du fait de l'indiscipline de son public qui accepte tout, lorsque son équipe gagne mais se «défonce» dès que celle-ci cale. L'équipe sétifienne en a été quitte pour une très grosse amende (en devises). Sans l'appui de ses supporters, la formation sétifienne aurait été grandement handicapée face à une équipe marocaine du Raja qui passe pour être une des habituées de la compétition. Tellement habituée, qu'elle en est la détentrice du trophée en 2006, soit un an avant la consécration de l'ESS. Il faut dire que le club sétifien n'affronte pas n'importe qui ce soir. Outre cette Coupe arabe, le Raja se prévaut d'avoir remporté trois fois la Ligue des champions africaine (1989, 1997 et 1999), une fois, la Coupe de la CAF (2003), une Supercoupe d'Afrique (1999), une coupe afro-asiatique (1999), huit titres de champion du Maroc, six Coupes du Trône (Coupe du Maroc) sans oublier qu'il a participé une fois à la coupe du monde des clubs en 2000. C'est dire que sur le plan du palmarès, l'Entente ne pèse pas lourd devant le club marocain même si elle fait valoir quelques trophées. L'essentiel, ce soir, pour l'équipe algérienne sera de renouer avec une victoire qui la fuit depuis un moment. Même en Coupe arabe, elle n'a pas fait grand-chose en ce domaine, puisque, lors de sa première sortie, pourtant à domicile, elle avait été forcée au match nul par les Syriens d'El Majd. Un score qui n'avait rien d'anormal au vu de la prestation des deux équipes, celle de Syrie s'étant même montrée un peu plus «technique» et organisée que son adversaire. A la suite de ce match, les doutes concernant les chances de l'Entente de conserver son titre se sont accentués. Les Sétifiens, c'est une évidence, n'ont pas la même détermination que la saison dernière et cela se voit en championnat national. Jeudi dernier, par exemple, après avoir mené 2-0 face à un MC Saïda amoindri (un joueur exclu), ils s'étaient montrés incapables d'assurer la victoire. Et quatre jours auparavant, devant leur propre public, ils avaient été dominés par l'AS Khroub. Ce match avait, on s'en souvient, valu à leur entraîneur Noureddine Sâadi, d'être remercié, pour céder sa place à titre intérimaire, à Hakim Boufenara. Celui-ci prend, donc, le relais à un moment où l'Entente a besoin de reprendre goût avec la victoire, qui plus est, dans une compétition qui lui est chère. Quel que soit le résultat de ce soir, il sera difficile de lui en vouloir, vu qu'il n'assure qu'un intérim et qu'il n'a pas demandé la place. Comme à Sétif, on se montre, suivant l'habitude, impatient (ce n'est pas propre aux Sétifiens, mais à tous les sportifs algériens), le président Hakim Serrar pourrait être promis à des journées pas tellement gaies.