Les pharmaciens d'officines de la wilaya de Constantine ont déposé un préavis de grève de 24 heures pour le mercredi 11 mars 2015, reconductible par quinzaine. Un mouvement de protestation qui risque de s'allonger et prendre la forme d'une grève ouverte, selon les membres du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo) qui ont animé, hier matin, une conférence de presse. A l'origine de la colère des pharmaciens, la persistance du conflit qui les oppose à la direction du commerce, selon le bureau du Snapo, qui annonce une grève générale d'une journée pour mettre fin «aux dépassements» des contrôleurs de la direction de commerce. Il a été prévu, lors de leur dernière assemblée générale tenue la semaine passée, l'organisation d'un rassemblement des pharmaciens, en blouses blanches, devant le cabinet du wali pour solliciter son intervention afin de remettre les choses dans le droit chemin et ce, le 11 mars toujours. L'AG s'est soldée par un communiqué qui dénonce le comportement «abusif» des agents du commerce qui «s'acharnent» sur les officines pharmaceutiques, cibles de «contrôles récurrents, loin de toute réglementation en vigueur», indique-t-on. «On l'a dit à maintes reprises, le seul agent habilité à contrôler les officines pharmaceutiques reste l'inspecteur pharmacien de la Direction de la santé (DSP). Libre à ce dernier de se faire accompagner lors de ses inspections d'agents du commerce ou de tout organisme de contrôle. La corporation insiste particulièrement sur l'illégalité des opérations déclenchées par les agents du commerce dans les officines, dont le domaine de compétence est du ressort de la DSP et son inspecteur pharmacien, comme le stipulent les textes réglementaires», souligne le président du bureau du Snapo à Constantine. Il est à rappeler que le conflit qui oppose les pharmaciens à la direction du commerce de wilaya ne date pas d'hier. Une action similaire a été déclenchée l'an dernier à l'occasion de la visite des contrôleurs de la DCP réclamant le registre ordonnancier dans lequel sont consignées les ventes des médicaments psychotropes. Le syndicat a lancé un appel aux autorités locales concernées pour l'ouverture d'un débat serein «afin de permettre une gestion efficace des substances jugées dangereuses pour la santé publique par les services de sécurité».