La révision du code de la famille dans son chapitre divorce, ordonné par le Président de la République à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, répond au souci de prendre en charge les nouveaux problèmes de la famille et de la société algérienne qui évolue, a indiqué, lundi à Tizi-Ouzou, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs. "Il est attendu de cette révision d'aboutir à un code qui soit en mesure d'être ancré dans la tradition musulmane et qui soit moderne pour qu'il puisse prendre en charge les nouveaux problèmes de la famille et de la société algérienne", a précisé à la presse M. Mohamed Aissa lors d'une visite de travail dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Le ministre a par ailleurs relevé qu'il existe "plusieurs dispositions dans ce code qui méritent d'être révisées". Ce texte de lois, a-t-il rappelé, se ressource de la jurisprudence musulmane, il s'agit de l'Idjtihad (effort de réflexion que les oulémas et muftis entreprennent pour interpréter les textes fondateurs de l'Islam) qui ne s'est pas limité au seul rite Malékite, mais s'est inspiré de tous les rites pour garantir le bien être de la famille algérienne. Le Conseil national scientifique du ministère des Affaires religieuses, composé de muftis et d'universitaires spécialisés dans plusieurs domaines (sociologie, religion, psychologie, droit…), aura à débattre de la révision du code de la famille dans son chapitre divorce en veillant à ce que ce dernier soit " de connotation musulmane et toujours de portée moderniste" afin de prendre en charge les préoccupations de la société algérienne qui est en mutation, a expliqué le ministre. Cette société, a-t-il souligné, "qui sort de son état archaïque est appelé aujourd'hui à réviser ses textes et à les actualiser". S'agissant de la loi renforçant la lutte contre la violence à l'égard des femmes, votée récemment par l'Assemblée populaire nationale (APN), ce texte a expliqué M. Mohamed Aissa, est venu pour renforcer la protection de la femme contre la violence conjugale. "Frapper sa femme est interdit par la Chariâa (loi islamique)", a-t-il indiqué, relevant que le prophète Mohamed (QSSSL), "n'a jamais levé la main ni sur sa femme ni sur sa fille, encore moins sur un proche". Pour ce qui concerne certains députés qui ont refusé de voter cette loi, le ministre a estimé que ces derniers "l'ont fait pour des visées politiques et non religieuses". Répondant à une question sur l'évangélisation en Algérie, M. Mohamed Aissa a répondu qu' "il n'y a pas de campagne de christianisation visant la Kabylie ou la wilaya de Tizi-Ouzou en particulier", et que le changement de religion ou conversion au christianisme, "se limite à quelques cas, ce qui fait qu'on ne peut pas parler de phénomène de christianisation en Algérie et que aucun cas de conversion officiel n'a été enregistré par son département. Le ministre qui a procédé dans la commune d'Aghribs (daïra d'Azeffoune) à la pose de la première pierre du nouveau complexe religieux de cette localité, a assisté, dans la matinée, à l'ouverture d'un colloque sur "le rôle de la tarîqa (confrérie) Rahmania dans la consolidation des valeurs de l'Islam et du nationalisme", organisé à la maison de la culture Mouloud Mammeri par la coordination des zaouïas de la wilaya de Tizi-Ouzou. Dans sa communication sur la "Tarika Rahmania : don scientifique et ligne nationaliste" présentée lors d'une rencontre sur la confrérie religieuse Rahmania, le cheikh de la Zaouia El Hamel a mis l'accent sur les principes de "tolérance, fraternité, amour de l'Autre, solidarité, cohésion sociale et l'acceptation de l'autre malgré sa différence", qui ont toujours été les maîtres mots des adeptes de cette Tarika, fondée par Si M'hammed Ben Abderrahmane (Abou Khabrin), au village Ait Smail de la commune de Bounouh (daïra de Boghni), au sud de Tizi Ouzou. La Tarika Rahmania "rejette l'extrémisme sous toutes ses formes, tout en refusant d'attenter à l'honneur d'autrui, de piller ses biens et de le proscrire", a-t-il soutenu. Cette rencontre qui s'étalera sur deux jours sera animée par des universitaires des cheikh de zaouïas et hommes de culte des wilayas de Tizi-Ouzou, Relizane, Medéa, Bejaia et Alger, dont Said Moual, ancien cadre du ministère des Affaires religieuses, cheikh Abderrahmane Mostefaoui, coordinateur locale des zaouïas et Dr Amar Talbi, vice-président de l'association des Oulémas musulmans algériens.