Le village Azouza, situé à Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, renvoie inéluctablement à l'architecte de la Révolution et du Congrès de la Soummam, Abane Ramdane. Gardée telle une relique, la demeure qui a vu naître Abane y est toujours. Le lieu est chargé de mémoire. La demeure a été d'abord classée patrimoine national avant d'être érigée en musée. La maison de la famille est bâtie sur une superficie de 232,45 m⊃2;. Elle est constituée de 3 blocs : le n°1 situé en face de la porte d'entrée est une ancienne maison ; le n°2, où a résidé Abane, est une bâtisse de style français ; le n° 3 est situé sur le côté droit de la porte d'entrée. La maison est construite en pierres irrégulières cimentées et se termine avec une toiture en tuiles plates. Depuis 2007, des travaux de restauration de cette demeure qui reste visité par des personnes qui viennent de nombreuses localités de la wilaya et d'autres régions du pays ont été lancés. Si la première tranche a été achevée, les travaux ne sont pas encore menés à bout. Le classement de la demeure familiale de Abane en musée a été décidé par la commission départementale chargée des biens culturels et historiques qui a émis un avis favorable pour sa restauration avec l'accord de la famille. Après la publication de la décision, un bureau d'études a été choisi afin de prendre en charge les travaux qui devraient durer 3 mois. Le coup d'envoi de la restauration a été donné quelques semaines plus tard avec une subvention de 4 millions de dinars, pour la première tranche, allouée par l'APW de Tizi Ouzou, l'APC de Larbaâ Nath Irathen en sa qualité de maître de l'ouvrage et chargée de la gestion et du suivi des travaux ainsi que la direction de la culture.Cette demeure est l'un des rares monuments immatériels classés au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou qui en compte plus de deux cent. Tout portait à croire que la restauration de cette demeure allait prendre plus de temps que prévu eu égard à la complexité des tâches et les nombreuses fissures apparentes. D'ailleurs, la lenteur des travaux a fait sortir certains membres de la famille de leurs gonds. Pour eux, une telle restauration nécessitait une entreprise qualifiée. Pas n'importe laquelle. Transformer la maison de Abane en un musée est certes une louable et respectable initiative, un devoir de transmettre aux générations futures des jalons de l'histoire et un témoignage probant du combat du chahid et de ses sacrifices, mais la manière avec laquelle les travaux ont été «bâclés» ne semblent avoir satisfait personne. Le premier couac enregistré par cette restauration est intervenu au mois de mai de l'année dernière quand les travaux ont été brusquement arrêtés. Aujourd'hui, ils restent encore non achevés et l'autre partie du projet qui consiste en la réalisation d'une bibliothèque, d'un espace d'exposition et d'une salle d'archives n'est pas pour demain. Pour peu que tout soit relancé durant ce mois du patrimoine. Abane, l'achitecte de la Révolution Personnage central de la guerre d'indépendance, Abane Ramdane qui a incontestablement marqué l'histoire contemporaine de l'Algérie et de la lutte pour l'indépendance est issu d'une famille modeste. Il est né le 10 juin 1920 et obtient le baccalauréat en 1941 au lycée Duveyrier de Blida. Il est d'abord sous-officier dans l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale. Deux années plus tard, il rejoint le PPA et l'OS. Arrêté en 1951, il est condamné à 6 ans de prison. Libéré en 1955, il rejoint aussitôt le FLN. Il trace alors les grandes lignes du mouvement révolutionnaire et organise le Congrès de la Soummam. Abane mourra étranglé au Maroc le 26 décembre 1957.