L'initiative d'organiser une manifestation économique et culturelle a été bien accueillie par la population de Tizi Ouzou et les villages environnants. Les citoyens qui ont assisté en nombre au Salon de l'artisanat ont été subjugués par le doigté des artisans venus de toutes les régions du pays. Depuis les temps immémoriaux, l'artisanat n'a pas été seulement synonyme de métier ou de sources de revenus, il a toujours été et continue d'être un ensemble d'activités inhérentes au mode de vie de la population. Ses diverses manifestations, notamment par la production d'objets exécutés et décorés à la main, constituent un véritable héritage qu'il faut sauvegarder à tout prix. L'artisanat que d'aucuns considèrent aujourd'hui comme un secteur qui se meurt possède une originalité propre. C'est un art précieux qui s'exprime dans divers métiers comme la poterie, la céramique, la sculpture, la dentelle, la broderie, la dinanderie, la maroquinerie, la bijouterie, le tissage, la forge, etc.
Un carrefour d'échange d'expériences Dans sa première édition, le Salon national de l'artisanat, qui se tient depuis jeudi dernier à la salle Saïd Tazrout de Tizi Ouzou et qui sera clôturé aujourd'hui, a été pour ainsi dire une réussite même si la cérémonie officielle d'ouverture a été gâchée par les inondations qui ont affecté la salle d'exposition. Organisé par l'APW de Tizi Ouzou, dans le cadre des festivités commémoratives du 29e anniversaire du printemps berbère, ce salon qui a attiré plusieurs centaines de visiteurs d'autant qu'il ne ferme qu'à 20h, a été un véritable carrefour d'échange d'expériences entre les quelque deux cents artisans venus d'une quarantaine de wilayas qui y ont pris part. Les organisateurs qui n'ont pas caché leur satisfaction, suite à cette réussite, ambitionnent déjà de le rééditer chaque année. Il s'agit là d'une manière de redonner un peu d'espoir aux artisans et façonniers qui voient leur activité dépérir au fil des années. Considéré comme un patrimoine à sauvegarder et à revaloriser, le secteur de l'artisanat est un vecteur de développement local et un secteur créateur d'emplois pour peu que les pouvoirs publics daignent lui redonner la place qui était sienne. S'il est vrai que les fulgurants développements technologiques avaient donné presque le coup de grâce à l'artisanat, il occupe quand même une place prépondérante car étant le gagne- pain de plusieurs familles, notamment dans certaines régions de Kabyle, connue pour ses bijoux (Ath Yenni), la tapisserie (Aït Hichem), la poterie (Maâtkas)… Une nomenclature à enrichir Pour revenir au salon, outre les artisans, citons aussi la participation de 19 chambres d'artisanat de différentes régions du pays, à l'instar de la CAM d'Illizi, les chambres des wilayas de Ouargla, de Tamanrasset, de Batna, de Khenchela, d'Alger, de Béjaïa. Cette initiative de l'APW de Tizi Ouzou a été saluée par l'ensemble des participants qui non seulement ont trouvé là l'opportunité d'écouler des produits mais surtout de faire des échanges de connaissances et d'expériences. Mais, au-delà du caractère festif, et commercial de ce salon, il est à signaler que certains artisans ont saisi cette opportunité pour lancer un cri de cœur en vue de protéger leur activité d'une disparition certaine. C'est le cas de ceux qui pratiquent la forge traditionnelle. Bien que l'Algérie ait signé toutes les conventions de l'Unesco relatives aux métiers de l'artisanat comme celles d'octobre 2003 et de mai 2004, certaines activités, comme la forge traditionnelle ne figure même pas dans la nomenclature des métiers de l'artisanat. C'est aujourd'hui que sera clôturé ce salon dans sa première édition. Le public peut encore aller admirer les différents produits exposés comme le bois, l'art culinaire (couscous), des gâteaux traditionnels, des produits de dinanderie, de broderie, de vannerie, de poterie, de bijouterie et bien d'autres encore.