Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a appelé la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) à parapher dans les «meilleurs délais» l'accord de paix et de réconciliation d'Alger. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS de l'UA) et le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) exhortent la même coordination à le faire «sans plus tarder». «Nous espérons que nos frères vont comprendre qu'il y a une phase de confiance à recréer entre nous et que plus tard on ira, plus de préjudices il y aura. Et ce n'est pas bon pour nous, ni pour les uns ni pour les autres», a déclaré le président malien à l'aéroport de Bamako au retour de sa visite en Algérie du 22 au 24 mars. «Ce sont les populations qui vont souffrir encore une fois et surtout les populations les plus fragiles, les enfants et les femmes», a-t-il ajouté. «Donc, que chacun se reprenne et que l'on paraphe ou que l'on vienne carrément à la signature dans les meilleurs délais. Il ne faut pas nous laisser dépasser par le temps et, là-dessus, nous sommes en phase absolue avec l'ensemble de la communauté internationale», a-t-il affirmé. De leur côté, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS de l'UA) et le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU), qui ont salué le paraphe à Alger de l'Accord sur la paix et la réconciliation au Mali, ont exhorté dans le communiqué conjoint à l'issue de la 9e réunion annuelle tenue récemment à Addis-Abeba, la coordination des mouvements de l'Azawad «à le faire sans plus tarder». A cette occasion, le CPS de l'UA et les membres du Conseil de sécurité appellent «toutes les parties maliennes à continuer à participer de manière constructive, avec une volonté politique soutenue, un esprit de compromis et de bonne foi pour un règlement définitif», précisant que l'«engagement des parties maliennes est crucial pour le succès de l'ensemble du processus». Les deux parties ont souligné aussi l'importance cruciale de la mise en œuvre «complète, fidèle et immédiate» de l'accord final, et ont appelé les parties maliennes à «démontrer» leur engagement envers la mise en œuvre complète. Pour rappel, le document a été paraphé par le représentant du gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés dans la plateforme d'Alger (le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) et par l'équipe de médiation conduite par l'Algérie. Cependant, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) a demandé «une pause» pour consulter leur base militante avant de parapher le document. IBK rend hommage à l'Algérie et à «l'homme d'Etat hors pair» qu'est Bouteflika Evoquant par ailleurs sa visite en Algérie, notamment le Monument des martyrs «où se déroule le martyrologe du peuple algérien», le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a dit comprendre «combien de sacrifices il a fallu consentir pour que l'Algérie soit où elle est aujourd'hui. Cette Algérie qui a conquis avec les armes sa liberté et sa place, cette Algérie aujourd'hui se tient très fermement à nos côtés. Cela nous a été dit par un homme de mérite, un homme d'Etat hors pair, le président Abdelaziz Bouteflika», a-t-il souligné. S'agissant de son entretien avec le président Bouteflika, il a indiqué qu'il était d'«une cordialité magnifique.... C'est au total une visite attendue, de mise, de reconnaissance de ce qui a été fait pour le Mali et pour l'Afrique et pour la paix mondiale. C'est de ça qu'il s'agit, avec une humilité, une courtoisie jamais surprise et beaucoup d'amitié, de sincérité, de fraternité vraie. C'est cela qui est de mise et cela seul qui compte pour nous», a-t-il déclaré. Le chef de l'Etat malien a fait également part de sa visite à la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) qui produit, a-t-il dit, «des camions de belle facture, solides, aussi bien civils que militaires et d'autres usages, des cars, des autobus, tout cela dans une nation confiante en son devenir, en son présent et qui est prête, absolument prête, à aller le plus loin possible avec nous... Voilà ce que je peux vous dire en remerciant du fond du cœur les peuples namibien et algérien et leurs dirigeants pour ces marques à l'endroit du Mali et de notre personne», a-t-il souligné.