Peut-on qualifier Mostefa Negache d'adepte inconditionnel de Fernand Léger, de Georges Braque, de Picasso ou de Robert Delaunay ? Ses magnifiques toiles exposées à la galerie Racim se déclinent dans le cubisme qui a eu ses heures de gloire à une époque donnée. L'artiste peintre introduit une touche personnelle avec sa floraison de chromatiques qui donnent une spécificité à ses œuvres. Ces toiles où la femme est omniprésente rappellent ce rapport charnel à la terre et à la mère comme diraient les indiens péruviens la «pacha mama». Dans toutes ses géométriques cubiques multicolores, la femme trône en reine. Ancrée dans ses racines identitaires, Negache n'omet pas ce signe particulier dans ses innombrables compositions aux couleurs chatoyantes. Il allie avec subtilité des tons multiples aux thématiques de la mère et de ses racines culturelles et identitaires avec des formes du cubisme. Pour preuve ses intitulés de tableaux, Femme du pays, Dormeuse du bled, Sa mère, Mon village, Intimité, Labeur, Chez-soi, Jour de printemps, Attachement, etc. . Selon l'artiste, l'harmonie et le bonheur sont lestés à son pays et à la femme. Le poète a bien écrit : «La femme est l'avenir de l'homme» Que serait ce pauvre hêtre sans terre et sans femme, Negache a su mettre en valeur ces constantes à travers son art pictural. Des compositions de haute facture Cet art cubique très en vogue à une période n'a pas pris une ride ; et Mostefa Negache disciple est resté fidèle à cette démarche picturale. Ce foisonnement de formes, cet accord des tons et cette maîtrise du trait montrent la haute facture de ses compositions. Ces œuvres pleines de résonance et d'harmonie qui sont un ravissement font dire de ce plasticien qu'il est de la trempe des grands maîtres de l'art pictural. Ses teintes de prédilection varient dans les tonalités de bleu. Quoique les autres coloris ne soient pas dédaignés par l'artiste. Ces toiles sont une explosion de tons rouge, mauve, parme, jaune, bleu. Son influence au cubisme étayée de ses clins d'œil à sa terre natale ne surprend pas en raison de ses sympathies et amitiés avec l'intelligentsia algérienne et parisienne comme Issiakhem, Kateb Yacine, Malek Haddad, Sartre et Simone de Beauvoir. Natif de Bougaâ près de Sétif, il suit les cours de dessin de la rue Tolbiac à Paris et devient élève de l'Ecole des arts et métiers. Il expose en Algérie et en France. Ayant plus d'une corde à son arc, il pratique la peinture à l'huile, l'encre de chine et l'aquarelle. Sa parfaite maîtrise de son art lui valu la réalisation de grandes fresques murales. Sans se départir de son talent, il a fait une incursion dans le cinéma et dans le quatrième art.