Il se tient depuis samedi dernier à la galerie Mohamed Racim, à Alger, une exposition de peinture du plasticien Mostefa Negache. L'exposition s'étend jusqu'à demain et offre au public des compositions marquées pour la majorité par la richesse des couleurs, lesquelles créent des atmosphères et ambiances autour du ou des portraits de femmes. Dans d'autres toiles, ces figures sont discrètes ou pas achevées. Et dans d'autres, l'artiste n'utilise pas la perspective ou la symétrie. Comme il ne laisse pas de place au vide. Les couleurs se répandent sur le support sous forme d'éléments géométriques transgressés. Il use aussi de motifs et signes qu'on trouve dans la tapisserie et la poterie. Ainsi, le jeu polychrome et les figures forment le signifiant des compositions d'où se dégagent des mouvements délicats effectués avec flegme et patience. Les traits se présentent en curvilignes ou ondulations. Ils ne reflètent pas de gestes impétueux, cursifs ou évanescents. Ils se déploient dans la durée, mais sans souci du temps. En effet, dans les peintures de Mostefa Negache, tout est équilibre et harmonie. L'atmosphère reflète un monde de béatitude et de quiétude. Un monde qui exclut les avatars et les vicissitudes du temps, les tourments de l'esprit, la colère impitoyable de la nature dans sa quête aveugle de l'espace. Elles offrent au regard l'effervescence tranquille de la contemplation ruminant des instants qui procurent la joie de vivre, en se contentant de savourer ce que la sensibilité capte sélectivement. A commencer par la beauté de la nature que l'artiste métamorphose en couleurs chatoyantes, sans pour autant l'imiter.