La campagne de boycott de la sardine initiée depuis le 15 avril dernier par l'Association de protection et d'orientation du consommateur (Apoce) semble avoir des résultats probants, selon ses organisateurs. La sardine cédée il y a une dizaine de jours à 800 DA le kg a baissé jusqu'à 500 voire 200 DA/kg dans certaines localités et régions du pays. «Il y a une dizaine de jours, le prix de la sardine était de 800 DA/kg. C'était un rêve de voir ce prix dégringoler à 200 DA/kg», a confié Mustapha Zebdi, président de l'association. Contacté hier, il a qualifié cette chute des prix de «réussite totale de la campagne de boycott». Il récuse ainsi certains propos de marins pêcheurs qui tentent de justifier la baisse des prix de la sardine par une augmentation des quantités de sardines pêchées ces derniers jours. Un argument qui ne tient pas la route, selon M. Zebdi, qui insiste sur l'impact de la campagne de l'Apoce car l'argument d'une abondance du produit ne peut, par hasard, coïncider avec l'appel au boycott, qui est une réalité vérifiable au niveau des poissonneries. Le boycott, qui était hier à son 5e jour, gagne désormais les poissonniers. En effet, le président de l'Apoce qui s'est déplacé hier à la pêcherie d'Alger a constaté un recul des prix des caisses de sardines, passant de 8000 à 6000 DA la caisse. «Il y a eu un effet d'entraînement provoqué par le boycott des consommateurs, qui a gagné après quelques jours les poissonniers», explique M. Zebdi, annonçant qu'au dernier jour de l'opération, soit demain mardi, l'association décidera de la reconduction ou non de cette action qui a pu engendrer un recul des prix de 50%. Le président de l'Apoce a néanmoins confié que la campagne a été relativement perturbée dans la journée de vendredi par certains consommateurs qui n'ont pu résister à la baisse variant entre 350 et 400 DA le kilogramme de sardines, même s'ils jugent que le prix ne doit pas dépasser les 200 DA. Il dit comprendre ce relâchement mais incite les citoyens à maintenir le boycott jusqu'à demain. Il a salué, à ce propos, la mobilisation des citoyens qui ont répondu massivement à l'appel de l'association. «Mais, pense-t-il, il faut organiser plusieurs opérations de ce genre pendant l'année pour casser les prix et contribuer à la régulation du marché». Une telle campagne contribuerait aussi à «démasquer les barons du secteur de la pêche responsables des hausses des prix», estime-t-il. Certes, «il y a eu une prise de conscience de la part des consommateurs, mais pour atteindre les objectifs liés notamment à la régulation du marché, il faudra une moyenne de cinq années de labeur». M. Zebdi pense que les consommateurs sont de plus en plus conscients de leurs droits au regard des requêtes adressées à l'association.