Les chefs des missions des Nations unies en Afrique de l'Ouest ont exprimé leur préoccupation quant à la situation sécuritaire dans le nord du Mali et appelé toutes les parties maliennes à respecter l'accord de paix paraphé à Alger, au terme de la 27e réunion consultative de haut niveau tenue à Dakar. A l'invitation de M. Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu pour l'Afrique de l'Ouest et chef du bureau de l'Onu pour l'Afrique de l'Ouest (Unowa), les chefs des missions ont mis l'accent lors de la réunion sur la situation sécuritaire au nord du Mali, exhortant toutes les parties à respecter l'accord de cessez-le feu et les déclarations sur la cessation des hostilités signé à Alger, a indiqué un communiqué de l'Unowa, parvenu samedi à l'APS. A ce sujet, ils ont notamment fait appel à toutes les parties pour rester engagées dans le processus de paix et travailler ensemble pour assurer la signature de l'accord de paix prévue le 15 mai à Bamako. Le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) avaient paraphé cet accord le 1er mars à Alger. Des représentants de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), avaient demandé «une pause» pour consulter leur base militante. Mardi dernier, le ministre malien de la Réconciliation nationale, Ould Sidi Mohamed Zahabi, a affirmé à Alger que la transgression du cessez-le-feu et les violences à Menaka et Léré ne devraient pas influer sur le processus de paix au Mali, la solution définitive à cette situation étant dans l'accord de paix et de réconciliation nationale qui sera signé le 15 mai prochain à Bamako. Lors de la même réunion, les chefs de missions onusiennes en Afrique de l'Ouest ont également évoqué la situation dans le Sahel, affirmant que «la crise humanitaire dans cette région favorise la montée des réseaux criminels». Pour faire face à une telle réalité, ils ont insisté sur une «coopération accrue» entre les missions de l'Onu et les entités des Nations unies, ainsi que sur une «coopération régionale renforcée». Cette réunion périodique sous les auspices de l'Unowa a pour objectif de passer en revue les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mandats respectifs de l'Onu dans la région, de renforcer la coordination afin de répondre aux défis communs dans différents domaines tels que les élections, la sécurité, la criminalité organisée, le terrorisme, ainsi que l'épidémie du virus Ebola. Ainsi, à cette occasion, les représentants ont examiné les perspectives de transition démocratique et se sont félicités du processus électoral pacifique, «libre et transparent» au Nigeria, soulignant la nécessité vitale d'une réconciliation et d'un dialogue politique inclusif dans plusieurs pays de la région, dont le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la Guinée. Les chefs des missions de paix ont, d'autre part, relevé les progrès réalisés dans la lutte contre la maladie du virus Ebola et ont appelé à une attention soutenue dans les pays les plus touchés. Par ailleurs, la préoccupation était «profonde» au sujet de la tragédie qui affecte les migrants de la sous-région, et ils ont exhorté les gouvernements nationaux de la région ainsi que la communauté internationale à coopérer pour une meilleure prise en charge de cette question.