L'Algérie a salué le soutien «constant» apporté par le Mouvement des non-alignés à un règlement «juste et durable» du conflit au Sahara occidental garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «L'Algérie apprécie le soutien constant apporté par le Mouvement des non-alignés aux Nations unies en vue de parvenir à un règlement juste et durable du conflit au Sahara occidental qui ouvrirait au peuple de ce territoire la voie à l'exercice de son droit à l'autodétermination», a souligné le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, à la réunion à la Havane (Cuba) du Bureau de coordination du Mouvement des pays non-alignés. Dans le cadre de ses fondements, le Mouvement des non-alignés doit continuer de servir de vecteur de solidarité et de tribune pour la défense des causes justes dans le monde, a poursuivi M. Messahel. «Pour ce qui la concerne, l'Algérie, fidèle à ce principe intangible et consciente des devoirs que lui imposent les liens de fraternité et de voisinage, réaffirme une fois de plus sa disponibilité à poursuivre sa pleine contribution aux efforts de l'Onu pour aider les deux parties en conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, à aboutir à une solution politique mutuellement acceptable sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et dans le respect du droit du peuple du Sahara occidental à disposer librement de son destin», a-t-il précisé. M. Messahel a affirmé, dans ce contexte, que la communauté internationale, dont les pays non-alignés, engagée en faveur du respect du droit à l'autodétermination du peuple, «se trouve également interpellée par les atteintes aux droits de l'homme, clairement attestées par des délégations parlementaires et des organisations non-gouvernementales dans les territoires sahraouis occupés». «Parce qu'il y va, a-t-il soutenu, du respect de la dignité humaine à laquelle notre mouvement a toujours attaché une importance fondamentale, nous devons également contribuer à mettre fin à cette situation de déni de justice et de liberté». Pas d'UPM sans le règlement du problème du Sahara occidental «Aujourd'hui, tout le monde est conscient que l'Union pour la Méditerranée (UPM) ne pourra se faire tant que subsisteront les problèmes du Sahara occidental et de la Palestine. Tant que ces deux situations ne seront pas réglées, il sera très difficile de mettre en place une UPM sincère et de manière à partager un projet commun», a estimé jeudi le député-maire Jean-Paul Lecoq du groupe Gauche démocrate républicaine (GDR). Il considère qu'il y a un combat politique à mener à tous les niveaux pour concrétiser le projet de l'UPM. Selon lui, «tout a été dit sur la question du Sahara occidental» et qu'«il ne manque que le courage politique pour mettre les parties concernées devant leur responsabilité et organiser le référendum sur l'autodétermination». «Les résolutions des Nations unies existent et on doit organiser le référendum sur l'autodétermination», a déclaré le député-maire français à la presse, en marge de la rencontre qu'il a eue, à Paris, avec la délégation du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). Jean-Paul Lecoq a ajouté qu'avec ce référendum «plusieurs pistes sont possibles. C'est au peuple sahraoui de faire son choix et personne ne peut le faire à sa place». Le membre de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale française a souligné «la nécessité de lutter pour que cette question juste ne tombe pas dans l'oubli» car, a-t-il expliqué, «c'est la pire des choses qui puisse arriver au peuple sahraoui». Dans ce contexte, il a relevé le travail accompli régulièrement «pour sensibiliser les autres députés sur la question du Sahara occidental». «Malheureusement, ce dossier n'avance pas suffisamment», a-t-il estimé. Sur les violations des droits de l'homme subies par les populations sahraouies dans les territoires occupés, Jean-Paul Lecoq a indiqué que «le Conseil de l'Europe qui se réunit à Strasbourg et travaille sur les questions des droits de l'homme, doit être saisi dans ce contexte. C'est son rôle de sensibiliser les Etats à cette réalité». Ces actions font partie des combats à mener aussi bien sur le plan humanitaire que juridique, en soutenant les victimes de ces violations, les défendre devant les tribunaux marocains. Par ailleurs, trente trois (33) membres du Sénat des Etats-Unis ont appelé l'administration du président américain, Barack Obama, à soutenir le peuple sahraoui dans l'exercice de son droit à l'autodétermination. «Nous encourageons fortement votre administration à exprimer son soutien au peuple sahraoui dans l'exercice de son droit à l'autodétermination», ont souligné les sénateurs américains dans une lettre adressée au président Barack Obama. Après avoir exprimé leur «profonde préoccupation» quant à la dégradation des droits de l'homme au Sahara occidental, ils ont exhorté le président Obama de faire appel aux Nations unies pour s'enquérir et faire un rapport sur la situation des droits de l'homme. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, citée par l'agence de presse sahraouie SPS, Amnesty international a appelé les membres du Conseil de sécurité de l'Onu à inclure la protection et le contrôle de la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental dans les missions de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental), dont le mandat doit être renouvelé vendredi. Qualifiée d'«étape essentielle», la «surveillance indépendante» de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental, annexé par le Maroc en 1975, et dans les camps de réfugiés sahraouis, est «partie intégrante de la protection des droits humains des populations devant être garantie». Amnesty considère, à cet effet, que l'inclusion d'un volet de surveillance des droits de l'homme dans le mandat de la Minurso constitue une «étape essentielle» vers la résolution de ce conflit, rappelant que, depuis septembre 1991, elle n'a cessé de demander d'inclure ce volet dans le mandat de cette mission, «en raison de la persistance de violations des droits de l'Homme au Sahara occidental». Cette organisation internationale de défense des droits de l'Homme a exprimé, à plusieurs reprises, sa préoccupation devant les «graves violations des droits humains au Sahara occidental», faisant état de l'existence de centres secrets de détention, la pratique de la torture et des mauvais traitements, les décès en détention et les exécutions extrajudiciaires, rappelle l'agence. L'ONU exhorte les deux parties en conflit à poursuivre les négociations Le Conseil de sécurité a de nouveau demandé jeudi au Maroc et au Front Polisario de poursuivre «sans conditions préalables» leurs négociations sous l'égide de l'ONU sur l'avenir du Sahara occidental, actuellement dans l'impasse. Il a fait cette demande dans sa résolution 1871, adoptée à l'unanimité de ses quinze membres et qui reprend quasiment mot pour mot les termes de sa résolution 1813 du 30 avril 2008. La résolution proroge jusqu'au 30 avril 2010 le mandat de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui arrivait à expiration. Le Conseil demande aux parties de «poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général (Ban Ki-moon), sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006». Il souligne que ces pourparlers doivent viser à «parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le Conseil accueille favorablement la suggestion du nouvel émissaire de M. Ban pour le Sahara occidental, Christopher Ross, que les parties tiennent «des discussions informelles préparatoires à une cinquième session des négociations». M. Ross a effectué en février une première tournée dans la région dont il est ressorti que les conditions d'une reprise des pourparlers directs à Manhasset, dans la banlieue de New York, n'étaient pas réunies tant les positions sont éloignées, d'où cette suggestion de discussions préparatoires. Quatre séries de négociations à Manhasset n'ont pas permis de rapprocher les points de vue. On est convenu en principe d'en tenir une cinquième, à une date non précisée. Ancienne colonie espagnole au sous-sol riche en phosphates, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l'Algérie, ont combattu pour l'indépendance du territoire jusqu'à la conclusion d'un cessez-le-feu en 1991. Aujourd'hui, le Maroc propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance, et ne veut négocier que sur cette base. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, sous l'égide de l'ONU, qui laisserait aux sahraouis le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine. La résolution 1871 a donné lieu à des négociations serrées sur le thème des droits de l'homme. Le Polisario a demandé, en vain, l'insertion d'un paragraphe chargeant M. Ban de doter la Minurso de compétences en matière de droits de l'homme afin d'observer la situation dans ce domaine au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf. Certaines délégations dont la France s'y étant opposées, le texte ne comporte qu'une mention vague par laquelle le Conseil «souligne l'importance que des progrès soient effectués dans la dimension humaine du conflit». Après la séance, le représentant du Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, s'en est vivement pris à Paris, soutien traditionnel du Maroc dans ce dossier. «Le Conseil de sécurité continue d'être victime de la politique de deux poids deux mesures et le principal responsable en est la France», a-t-il dit. «S'il n'y a pas aujourd'hui de solution pour un référendum au Sahara occidental, c'est essentiellement à cause de la France», a-t-il ajouté.