Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a proposé de proroger l'embargo sur les produits alimentaires en provenance des pays ayant imposé des sanctions contre Moscou sur fond de crise ukrainienne. Plus tôt dans la journée d'hier, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont pris la décision de prolonger les sanctions contre la Russie jusqu'au 31 janvier 2016. Selon la porte-parole du Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Maja Kocijancic, cette décision a pour objectif de pousser la Russie «à respecter les accords de Minsk» destinés à mettre fin aux hostilités dans le Donbass ukrainien. Le Premier ministre russe a également ordonné de définir les catégories de marchandises et d'objets de transactions commerciales visés par les mesures restrictives russes. Dans une interview accordée la semaine dernière au Wall Street Journal, le conseiller du président russe Andreï Belooussov a déclaré que Moscou et l'Occident avaient atteint un «équilibre» concernant les sanctions, et que cet équilibre serait «maintenu» dans un avenir proche. D'après le conseiller du Kremlin, la Russie n'a pas l'intention d'adopter de nouvelles mesures de riposte face aux sanctions occidentales. Auparavant, Moscou a à plusieurs reprises menacé d'étendre son embargo sur les produits alimentaires occidentaux, introduit en août 2014 en réponse aux sanctions imposées à l'encontre de Moscou en réaction à la crise ukrainienne et à l'intégration de la Crimée à la Fédération de Russie. Intervenant vendredi 19 juin dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le dirigeant russe Vladimir Poutine a affirmé que les pertes économiques subies par les pays européens en raison de l'embargo russe s'étaient chiffrées à 100 milliards de dollars. «La Crimée a toujours été russe» La Crimée a toujours été russe, considère Jean de Gliniasty, ambassadeur de France à Moscou de mai 2009 à octobre 2013. «Il fallait notamment donner Sébastopol à la Russie et garantir le statut de la langue russe en Crimée (…). La Crimée n'a jamais appartenu à l'Ukraine, elle a toujours été russe», a fait remarquer de Gliniasty dans une interview accordée au Figaro lors du Forum économique international, qui s'est déroulé à Saint-Pétersbourg les 19 et 20 juin. L'ex-ambassadeur de France en Russie estime par ailleurs que la politique européenne envers la Russie va dans le mauvais sens, et que l'Occident aurait dû adopter un autre comportement envers Moscou depuis le début.