Les sanctions européennes contre Moscou, pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne, sont entrées en vigueur hier matin avec leur publication au Journal Officiel de l'UE. Ces mesures sur lesquelles les 27 s'étaient entendus la semaine passée, concernent l'interdiction du commerce avec neuf entreprises russes produisant des biens dits à double usage civil et militaire, ainsi que le gel des avoirs de 24 personnes russes et ukrainiennes proches de Moscou. La Russie a estimé que l'Union européenne mine, par ces nouvelles sanctions, le processus de règlement pacifique en Ukraine qui a fait plus de 2.700 morts. « Avec la prise de cette mesure, l'UE a pratiquement fait un choix contre le processus de règlement pacifique de la crise ukrainienne », a déclaré jeudi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, en ajoutant que « toutes les forces responsables en Europe » devraient au contraire agir pour calmer la situation en Ukraine. Hier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui participait à un sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), a déclaré que son pays réagira « calmement, de façon adéquate, mais surtout en nous basant sur la nécessité de protéger (ses) intérêts ». L'ambassadeur de Russie auprès de l'UE, Vladimir Tchijov, qui a qualifié les sanctions européennes de « signal très négatif », a affirmé que Moscou allait prendre des « contre-mesures ». Elles « n'ont pas non seulement un sens politique ou économique, mais elles contredisent la logique élémentaire », a affirmé Tchijov, cité par l'agence de presse Interfax. « Un cessez-le-feu est en vigueur dans l'est de l'Ukraine. Et même si certaines violations sont enregistrées, ce cessez-le-feu fonctionne (...). Une désescalade du conflit, à laquelle l'UE a appelé à plusieurs reprises, est évidente », a-t-il ajouté. La Russie avait annoncé jeudi la préparation de nouvelles mesures de rétorsion contre les pays occidentaux. Selon Andreï Belooussov, un conseiller du Kremlin cité par l'agence de presse publique Ria Novosti, les sanctions russes prévoient notamment des restrictions aux importations de certaines voitures ou de produits de l'industrie légère, en plus des produits alimentaires déjà sous embargo depuis début août.