Prendre un fourgon pour aller de Tazmalt à Akbou, ou l'inverse, équivaut à faire deux fois la distance (18 km) qui sépare ces deux villes en une seule desserte.En effet, au lieu, par exemple, d'arriver à destination en 20 minutes en moyenne, les usagers passent le double de ce laps de temps dans les fourgons. Ce n'est pas parce que les transporteurs somnolent en cours de route, mais parce qu'ils «s'aménagent» des dizaines d'arrêts facultatifs, à chaque endroit, pour ne pas dire devant chaque domicile. Ces arrêts excessifs, irritent les voyageurs, surtout les travailleurs et les scolarisés qui souhaitent arriver à leurs établissements avant l'heure d'entrée. Ce point, semble-t-il, n'est pas pris en considération par les conducteurs qui, faut-il le souligner, imposent leur diktat et ne s'intéressent à rien d'autres qu'à amasser de l'argent au détriment de la qualité de service. Comme des sardines en boîte Les usagers ne sont pas, eux aussi, au- dessus de la mêlée, puisqu'ils ont une part de responsabilité. Au lieu de se regrouper dans un seul endroit pour permettre aux fourgons de faire une seule escale, ceux-ci se dispersent sur quelques dizaines de mètres, et se figent à leur place, en attendant l'arrivée du fourgon. Conséquence : chacun se crée un arrêt à lui seul, pénalisant les voyageurs pressés. L'autre pratique qui n'honore pas cette corporation a trait à la prise des voyageurs en surnombre. Comme il est connu et stipulé par le règlement sur le transport en commun : chaque fourgon ne doit pas prendre plus de 18 usagers. Dans cette région, ce règlement est piétiné, au vu et au su de tout le monde. Il n'est pas rare de voir des voyageurs entassés comme des sardines dans des fourgons «titubant» à cause d'une charge excessive. Le comble, c'est que ces pratiques se font sur des tronçons complètement délabrés. Ce qui a comme conséquence l'esquintement des points de suspension et des amortisseurs de ces véhicules. Toutefois, devant les barrages improvisés par les forces de l'ordre, et comme par enchantement, les transporteurs rentrent dans les rangs, en ne transportant que 18 usagers ou moins. Autres comportements condamnables, la non-distribution des tickets aux voyageurs sur les trajets où il n'y a pas de barrages des forces de sécurité. Bon nombre de personnes voyagent sans ticket, ne sachant pas que c'est une pièce justificative en cas d'accident de la circulation, pour son assurance. Les receveurs, rompus à ce genre de fraude, ne distribuent ces titres qu'à la vue de la police ou de la gendarmerie, en jouant aux saintes nitouches. Le fisc, quant à lui, perd, avec ces pratiques, des sommes mirobolantes.