Les deux magnifiques villes côtières que compte la wilaya de Tizi Ouzou sur son littoral restent, à ce jour, dépourvues d'une ligne de transport. Pourtant, elles ne sont séparées que d'une trentaine de kilomètres. Elles sont en effet reliées par la RN24. Pour se déplacer entre ces deux villes jumelles, il est inéluctable de faire un détour de plusieurs kilomètres. En effet, pour aller de Tigzirt à Azeffoun, par exemple, il faut y aller d'abord à la ville de Tizi Ouzou, sur une distance de 40 km, faire une escale et prendre un fourgons vers Azeffoun, sur une autre distance de 60 km, se qui fait, entre l'aller et le retour, plus de 200 km, soit plus de 4 heures de marche, un véritable périple. Cela sans parler des dépenses financières qui s'élèvent à plus de 300 dinars. Ce qui a précipité l'isolement de tout le versant de cette partie de la Kabylie maritime. Une région déjà économiquement ankylosée par la fermeture de la RN24. Pour rappel, en 1940, au temps des Français, il existait un bus qui assurait le déplacement des voyageurs entre ces deux stations balnéaires. A l'indépendance, c'est une Lassata (marque d'un bus de l'époque) qui au début des année 1980 servait de moyen de déplacement. Aujourd'hui, en 2009, à l'ère de l'évolution des moyens de transport, où le monde est devenu un petit village, Azeffoun et Tigzirt, deux villes voisines au statut de daïra et qui appartiennent à une même commune, sont restées séparées des années durant. Le comble, cette situation perdurera certainement encore. «Peut-on parler de développement local dans notre région quand on ferme une route nationale et on dispense des villes touristiques et portuaires des moyens de transport ?», s'est interrogé un commerçant de la ville d'Azeffoun, sur un ton emprunt de désolation.