A peine quelques jours après l'installation d'une commission interministérielle, les violences ont repris dans la wilaya de Ghardaïa. Une dizaine de personnes ont été blessées, dont deux grièvement, dans la nuit de samedi à dimanche, dans de nouveaux heurts entre des jeunes des quartiers de Kef Hamouda et Baba Saad à Berriane, a-t-on appris dimanche auprès d'une source hospitalière locale. Ces incidents ont éclaté dans la soirée de samedi et se sont poursuivis au petit matin, suite à des jets de pierres et de cocktails Molotov sur des passants, et au caillassement de véhicules par des jeunes non identifiés, selon un élu local. Ces derniers s'en sont, par la suite, pris aux forces de maintien de l'ordre déployées à titre préventif dans les quartiers de Berriane, en lançant dans leur direction des projectiles dont des cocktails Molotov, a indiqué la même source. Durant toute la nuit, les quartiers de Kef Hamouda et Baba Saad ont été le théâtre de jets de pierres, contraignant les forces de l'ordre à riposter en usant de gaz lacrymogènes. Les heurts ont eu lieu entre jeunes, mais également avec les forces anti-émeutes qui ont recouru au gaz lacrymogène pour disperser les jeunes et contrôler la situation, a affirmé le même élu, faisant part d'un retour d'un calme «précaire» dans la région, hier. Des heurts ont été aussi enregistrés dans des quartiers de la vallée du M'zab (Ghardaïa) où des groupes de jeunes non identifiés, munis de pierres et de cocktails Molotov, ont ranimé les hostilités par des jets de projectiles, notamment dans les quartiers de Melika et Sidi Abaz, a-t-on constaté. Déployées en grand nombre, les forces de l'ordre, appuyées par des unités de la Gendarmerie nationale, ont été mobilisées pour faire cesser ces incidents et sécuriser les habitants dans ces quartiers et mettre fin aux affrontements, marqués aussi par le caillassage de véhicules et de bus traversant les tronçons de route proches de ces quartiers. Des notables locaux de différentes composantes de la société ghardaouie ont exhorté les pouvoirs publics à mettre un terme à cette situation, appelant les habitants à la «vigilance et à la sagesse» pour éviter ces affrontements qui, selon eux, nuisent à la réputation de la région et ternissent son image. Une commission interministérielle chargée de l'examen des voies et moyens pour consolider la maîtrise de la situation dans la région de Ghardaïa a été installée jeudi dernier par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le ministre avait affirmé que l'Etat veillerait à l'application «rigoureuse» de la loi contre tous ceux qui «s'avisent de porter atteinte à l'ordre public ou de compromettre l'avenir de cette wilaya».