Le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle des primodemandeurs (DAIP) constitue désormais un instrument efficace de lutte contre le chômage. En 2008, quelque 164 296 jeunes ont été insérés essentiellement dans le secteur économique. Le directeur de la promotion de l'emploi et de l'insertion au ministère du Travail, Mohamed Ouali Bentaha, prévoit un bilan plus que satisfaisant pour le premier semestre. En effet, ce cadre du département de Tayeb Louh a confié que le dispositif, lancé en avril 2008, suscite de plus en plus l'intérêt des entreprises et des administrations à travers tout le territoire national. Elargi au secteur de l'administration, notamment dans les wilayas ne disposant pas de tissu industriel et économique, le DAIP a permis d'insérer un nombre important de jeunes diplômés universitaires, ceux issus de la formation professionnelle et ceux n'ayant pas de qualification. «Nous sommes en train de préparer le bilan trimestriel. Il sera disponible dans quelques jours», tient à souligner le responsable du département de l'emploi et de l'insertion. «Nous nous attendions à des chiffres plus importants que ceux enregistrés l'an dernier car le dispositif commence à avoir un ancrage sur le terrain et à devenir un élément central de la politique de lutte contre le chômage», a estimé encore notre interlocuteur, tout en rappelant que «la politique de vulgarisation et de sensibilisation entreprise auprès des autorités locales et des employeurs à travers des regroupements régionaux a eu un impact positif». Décliné en trois formules (contrat d'insertion des diplômés universitaires et des techniciens supérieurs, contrat d'insertion professionnelle pour les sortants des centres de formation professionnelle et contrat d'insertion formation pour les jeunes sans aucune qualification), cet instrument est mis en œuvre par l'Agence nationale de l'emploi (Anem) disposant d'un réseau d'agences réparties dans toutes les communes du pays. «Nous avons renforcé les moyens de l'Anem tant sur le plan humain que matériel. Cette agence joue aujourd'hui un rôle central dans cette nouvelle politique d'insertion, sachant qu'elle continue à assumer le placement classique», a soutenu M. Bentaha, considérant que le DAIP est appelé à jouer un rôle déterminant dans l'insertion des primodemandeurs. Sur le plan de la gestion, les directeurs d'emploi de wilaya ont été instruits par l'administration centrale à travailler en étroite collaboration avec les services de l'Anem, et ce, pour prendre en charge l'ensemble des préoccupations, à l'instar de la disponibilité des finances et des moyens matériels. L'objectif principal est de placer le maximum de diplômés et non diplômés dans le cadre de cette politique. Tel est le mot d'ordre du secteur. En 2008, la plupart des placements effectués étaient opérés dans le secteur économique (entreprises publiques et privées). Ce qui illustre, a indiqué le responsable de l'insertion, l'adhésion du monde économique. Notons au passage que les employeurs ayant procédé au recrutement par le biais du DAIP bénéficient d'abattements à des proportions diverses sur les cotisations sociales et fiscales, sans compter le soutien à la rémunération des personnes insérées. La contribution de l'Etat dans les salaires est fixée de 4000 à 12 000 dinars selon la personne employée. La catégorie contrat d'insertion formation constitue le vivier le plus important. Ils étaient l'an dernier 86 573 à profiter d'une insertion formation notamment auprès des entreprises ayant investi dans le secteur des travaux publics et du bâtiment, ainsi qu'auprès des artisans.«Il faut dire que nous avons opté pour une vision globale de la problématique de l'emploi. Nous avons tenu compte des expériences du passé et des grands projets lancés par les pouvoirs publics», fait savoir Mohamed Ouali Bentaha. Une large campagne d'information en vue Une année après son lancement, le DIAP devra bénéficier encore d'une large campagne d'information et de sensibilisation. En ce sens, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a inclus dans cette politique les créateurs de la microentreprise. Parallèlement aux insertions au niveau des grandes entreprises, les services du département de l'emploi accompagnent les jeunes entrepreneurs créateurs d'activités dans le cadre du dispositif Cnac et Ansej. Dans cette optique, les pouvoirs publics assistent dans leur politique des ressources humaines de manière à faire appel aux primodemandeurs. Par ailleurs, la concrétisation de la convention-cadre signée avec le ministère de la Formation professionnelle lors du Salon de l'emploi en février figure parmi les actions à entreprendre. Cet accord portait sur la formation de jeunes dans les métiers les plus demandés sur le marché de l'emploi, avec l'octroi d'une indemnité de 3000 DA.