La France, comme beaucoup de pays, ne cesse de demander la reconnaissance de certains génocides tels que celui de l'Arménie, mais à ce jour, aucun président français n'a eu le courage de dire la vérité sur ce qui s'est passé en Algérie durant les 132 ans de colonialisme et durant les manifestations du 8 Mai 1945. Aucun chef d'Etat français n'a eu le courage de reconnaître qu'il s'agissait d'un génocide puisque la France colonialiste de l'époque avait bel et bien massacré 45 000 Algériens sortis demander les droits promis par cette France qui venait de gagner une guerre en partie grâce à ces Algériens qui avaient combattu l'Allemagne de Hitler. Ce vendredi, pour commémorer le 70e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 à l'est du pays, notamment à Sétif, Kherrata et Guelma, une marche sera organisée à Sétif. Cette «marche de la fidélité» sera le point fort de la commémoration officielle des massacres du 8 Mai 1945 à Sétif. A cette occasion, des milliers de personnes vont marcher sur le même itinéraire que cette procession pacifique réprimée dans le sang. Cette marche, organisée par des militants du mouvement national pour dire la détermination des Algériens à se défaire du joug du colonialisme, avait été sauvagement réprimée par la police, l'armée et les milices coloniales. Avant d'entamer une longue série de massacres, les sanguinaires français ont commencé par assassiner à Sétif le jeune Bouzid Saâl. Les criminels se sont déployés dans les villes, villages et mechtas de Sétif, Kherrata et Guelma pour massacrer des milliers de civils dont le seul tort était de demander leurs droits. Il faut rappeler que ces milliers d'Algériens étaient surtout sortis pour fêter la fin du nazisme et de la libération de la France et demander que les promesses de la France soient tenues. Et comme les Français avaient brandi leur drapeau en France, les Algériens avaient brandi le drapeau algérien vert, blanc et rouge qu'avait conçu quelques années auparavant Messali Hadj. La série de massacres a duré six semaines, le temps de tabasser, torturer et tuer pas moins de 45 000 Algériens. L'Etat français avait mis en branle une véritable machine de guerre pour réprimer les manifestants et les habitants du nord-est constantinois. Les unités de l'armée de l'air et même la marine ont participé au massacre. 70 ans après, il est temps que la France officielle ne se cache plus derrière quelques déclarations d'ambassadeurs et ait vraiment le courage de reconnaître ce génocide et tous les crimes commis en 132 ans d'occupation.