Plusieurs dizaines de harraga ont été arrêtés à intervalles réguliers ce week-end, certains au moment où ils tentaient de gagnerclandestinement les côtes espagnoles de Murcie, d´autres après avoir débarqué sur l´une des nombreuses criques de cette région distante d'à peine 140 km de la côte oranaise. Les gardes-côtes de la Guardía Cívil (gendarmerie) avaient arrêté, vendredi à l´aube, un premier groupe de 9 immigrés clandestins au moment où ces derniers venaient de poser pied à terre à la plage «La Aguilás», située dans la région de Murcie. Cette crique est l´une des destinations privilégiées des harraga en provenance de l´ouest oranais. La patera (embarcation de fortune) était introuvable. Elle a été vraisemblablement «inondée» à l´arrivée par ses occupants pour ne pas se faire repérer par les services de vigilance maritime et de ne pas laisser de trace de leur présence sur le sol espagnol. A l´aube samedi, 35 autres émigrés clandestins voyageant à bord de trois pateras seront arrêtés à leur tour. La veille, les gardes-côtes espagnols avaient entrepris de renforcer le dispositif de surveillance côtière pour prévenir de nouvelles arrivées. Selon les indications fournies par la police à la presse locale, ces immigrés clandestins sont tous des Algériens. Le beau temps en Méditerranée, malgré le froid polaire qui s´y est installé depuis plusieurs jours, allait renforcer davantage les appréhensions des autorités espagnoles. Ces dernières auront raison car une seconde embarcation allait été interceptée à l´approche de la côte de Cabo de Palos (Murcie) et avait à son bord 19 passagers, «tous en bonne santé» selon les équipes de la Croix-Rouge espagnole qui leur avaient fourni des soins et des vivres à leur arrivée. L´arrivée, hier à l´aube, d´une nouvelle patera va élever à 51 le nombre de ces harraga recensés par les secouristes. 19 d´entre eux ont déclaré à la police être mineurs. Le nombre de ces supposés mineurs, jugé très élevé, pourrait être exagéré. En tout cas, l´âge réel de ces supposés mineurs devra être déterminé par des équipes de médecins spécialisés en génétique avant leur présentation devant le magistrat compétent. Selon la loi espagnole, les mineurs comme les femmes font partie des catégories en détresse. Ils peuvent bénéficier en conséquence d´un régime plus souple, l´affectation dans un centre social, au lieu de l´expulsion immédiate réservée aux adultes après leur audition par un juge, puis par les services consulaires du pays d´origine. Les patrons des pateras, eux, feront de la prison pour le double délit de «trafic de personnes et de mise en danger de la vie d´étrangers dans l´espace Schengen».