Le mouvement de protestation des hospitalo-universitaires lancé depuis deux mois déjà est encore maintenu. Les grévistes sont décidés à poursuivre la grève jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications socioprofessionnelles. Contacté par nos soins, le Pr Rabhi Hussein, porte-parole du syndicat, a précisé que «la situation n'a pas évolué. La grève cyclique de trois jours par quinzaine et le boycott des examens et concours universitaires se poursuivra tant qu'on n'a pas reçu un signe fort de la part du ministère de la Santé». Ce léger changement dans l'organisation a été introduit par les syndicalistes lors de l'assemblée générale organisée au début du mois courant. L'objectif de ce changement est d'être équitables avec les malades qui viennent en consultation et le personnel médical qui les accueille. Les hospitalo-universitaires ont choisi d'alterner les jours de grève. Les médecins comptent, ainsi, continuer la protestation avant de passer à la deuxième étape du mouvement, une décision qui sera prise au cours de la réunion du conseil national, selon notre intervenant. «Nous ne voulons pas compliquer les choses plus qu'elles ne le sont. Nous attendrons encore une réaction de la part de la tutelle», dira le Pr Rabhi, avant d'ajouter : «Aucun médecin ne se réjouit de la situation actuelle, mais nous ne pouvons pas faire marche arrière et laisser les choses pourrir.» Le Pr Rabhi a expliqué que les conditions de travail ne sont pas réunies pour satisfaire les attentes des malades et des étudiants en médecine. D'ailleurs, afin de ne pas pénaliser les malades dont le nombre s'accumule de jour en jour, les hospitalo-universitaires ont décidé d'observer une grève de trois jour par quinzaine, au lieu de trois jours par semaine. Selon le même intervenant, «toutes les interventions urgentes et contraignantes sont immédiatement prises en charge par les médecins. On ne va pas renvoyer un malade qui arrive de loin. D'ailleurs, aucune mesure restrictive n'a été prise dans ce sens, les cas présentés sont laissés à l'appréciation des collègues». En ce qui concerne les étudiants en sciences médicales, le Pr Rabhi a réitéré l'engagement des hospitalo-universitaires, qui ont décidé d'établir une programmation immédiate et sans délai d'information sur les examens, au lendemain de la fin de la grève. Une délégation mandatée par les étudiants a réussi, il y a quelques jours, à arracher cette promesse aux professeurs qui ont donné des garanties sur une bonne organisation des examens. L'assemblée qui aura lieu aujourd'hui risque, cependant, de voir le mouvement se durcir par des actions plus radicales, à en croire les déclarations des syndicalistes.