Après trois jours de grève déclenchée par les maîtres-assistants et les hospitalo-universitaires, les deux syndicats ont décidé de poursuivre la grève cyclique et la grève illimitée des examens et concours. Réunis lors d'une assemblée générale tenue hier au Centre Pierre et Marie Curie à l'hôpital Mustapha-Bacha à Alger, le personnel médical a décidé, après un long débat, de maintenir le mouvement de protestation. Cette action sera marquée par un break entre le 4 et le 10 avril prochain, en raison de l'élection présidentielle. Concernant les examens et concours, les grévistes sont intransigeants : rien ne se fera jusqu'à satisfaction de leurs doléances socioprofessionnelles, notamment le système indemnitaire. C'est un engagement définitif de la part de la famille de la santé qui veut en finir une fois pour toutes avec le malaise vécu dans le secteur. "Un malaise qui se reflète à travers la prestation de services offerte aux malades et à travers la qualité de la formation prodiguée", selon M. Rabhi Hussein, président du Syndicat des hospitalo-universitaires, qui a ajouté que "la qualité de service risque de se dégrader encore plus si la corporation ne réagit pas". Les intervenants à la rencontre ont affirmé par ailleurs qu'ils n'ont été destinataires d'aucune notification de la part de la justice et c'est ce qui les encourage à écarter toute rupture. En attendant, c'est le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui réagit en les invitant au dialogue. La rencontre devrait avoir lieu aujourd'hui au département de Harraoubia pour exposer les revendications des docents et des maîtres-assistants. Les présidents des deux syndicats ont en outre appelé à l'unification de leurs rangs et au respect des modalités de la grève, c'est-à-dire être présents sur les lieux de travail mais en ne prodiguant aucun service. Les chefs de service sont également rappelés à l'ordre : ils ne doivent impérativement pas laisser les médecins internistes accomplir le travail à leur place, car la grève n'aurait plus aucun impact. Rappelons que la grève a été largement suivie durant les trois jours avec un taux avoisinant les 90%. Selon le Dr Djidjeli, (SNPDSM) "la grève a été fortement ressentie à l'échelle nationale". En outre, le Syndicat national algérien des psychologues en est à sa troisième journée de protestation, suscitée par le non-respect du statut particulier des psychologues de la Fonction publique, conclu avec le précédent ministre de la Santé. Contacté par nos soins, M. Keddad, président du syndicat, a affirmé que le taux de suivi a été de 96% à l'échelle national, et ce, "malgré les intimidations exercées sur les 1 400 psychologues que compte la Fonction publique ". Un sit-in est donc programmé pour demain au CHU Mustapha Bacha. Selon le même interlocuteur, le bras de fer sera maintenu tant que la tutelle n'aura pas engagé le dialogue avec le partenaire social. La grève du SNPSP gelée Le Syndicat national des praticiens de la santé qui observent leur mouvement de protestation depuis 3 semaines a organisé, hier, une assemblée générale qui s'est soldé par le gel de la grève, et ce, jusqu'à la fin de l'élection présidentielle. Ainsi, quatre syndicats sont en grève, des grèves organisées en pleine campagne électorale. Ces grèves coïncident-elles avec la campagne électorale, où serait-ce au contraire la campagne électorale qui coïncide avec les grèves organisées dans le secteur de la santé ? Il est vrai que cette coïncidence incite à la réflexion et aux spéculations. Les syndicats se défendent de l'accusation qui pourrait leur être faite d'avoir sciemment choisi cette période pour attirer l'attention du Président, comme ils se défendent de l'accusation qui pourrait leur être faite d'une "politisation" de leur action. Cependant, il y a deux coïncidences en même temps. La première concerne le moment de la grève et de la campagne. La seconde concerne l'action apparemment concertée entre quatre syndicats du secteur de la santé publique.