La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, n'a pas tardé à réagir suite à la persistance de l'intersyndicale sur la satisfaction urgente de sa plateforme de revendications commune. Dans une tentative d'apaiser les esprits, Mme Benghebrit les a appelés à garder espoir quant à la prise en charge de leurs doléances, tout en parlant d'un pacte entre les deux parties. Dans un entretien accordé à l'APS, la ministre s'est dit consternée et triste de constater que les syndicats réagissaient avec empressement à travers le recours machinal à la grève, nonobstant les rencontres tenues récemment entre les deux parties «à la faveur de débats et d'un dialogue constructifs». «Le ministère de l'Education s'attelle à la mise en œuvre de ce qui a été convenu de concert avec le gouvernement, et cela nécessite du temps car il s'agit d'un dossier lourd qui concerne plus de 40% des travailleurs du secteur», a-t-elle affirmé. Alors qu'un pacte entre son département et le partenaire social concernant les questions en suspens sera élaboré, selon Mme Benghebrit, et où seraient évoquées les préoccupations des travailleurs. Toutefois, elle a rappelé que ces questions, à présent objet d'examen, impliquent d'autres parties dont le Premier ministère et le ministère des Finances. Revenant à la question du statut particulier, constituant leur revendication principale, la ministre a reconnu, encore une fois, les anomalies que contient le document 08 08/350 modifié en juin 2012. Comme elle a reconnu également que ces dysfonctionnements avaient profité uniquement aux enseignants du secondaire et non à ceux des deux autres cycles (primaire et moyen). Mais cela ne saurait justifier le recours à des moyens de pression ni l'empressement dans la prise de décisions s'agissant de lancer des mouvements de grève pour le règlement des questions non réglées. Toutefois, la ministre s'est référée au pacte signé en novembre dernier avec le partenaire social, tout en indiquant qu'«il (le pacte) se cristallisera à travers la mise en place de commissions spécialisées qui travailleront «de manière étroite et rationnelle» en faisant primer «le seul intérêt de l'élève». La ministre a regretté, dans ce sens, le fait que le volet socioprofessionnel ait pris le dessus au détriment du volet éducatif. En réponse à une question sur la position du ministère de l'Education concernant les syndicats qui recourent à la grève chaque fois que leurs revendications ne sont satisfaites, Mme Benghebrit a tenu à préciser que son département «est tenu d'appliquer la loi, mais nous privilégions aussi le dialogue et les rencontres de conciliation dans le cadre de réunions en aparté avec les syndicats protestataires», a-t-elle souligné. Néanmoins, son département fera recours à l'arbitrage au cas où le round de négociations, entamé depuis deux jours avec les syndicats du secteur, n'aboutirait pas.