La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a appelé, avant-hier à Alger, les partenaires sociaux à «ne pas perdre espoir» quant à la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles, préconisant l'élaboration d'un pacte entre les deux parties. Dans un entretien accordé à l'APS, Mme Benghebrit s'est dite «consternée et triste» de constater que les syndicats réagissaient avec empressement à travers le recours machinal à la grève, nonobstant les rencontres tenues récemment entre les deux parties «à la faveur de débats et d'un dialogue constructifs», appelant ces syndicats à «ne pas perdre espoir quant à la prise en charge de leurs préoccupations socioprofessionnelles». Le ministère de l'Education s'attèle à la mise en œuvre de ce qui a été convenu de concert avec le gouvernement, et cela nécessite du temps car il s'agit d'un dossier lourd qui concerne plus de 40% des travailleurs du secteur», a-t-elle affirmé. Pour ce qui est des questions en suspens, la ministre a précisé que ces dossiers «qui font actuellement l'objet d'examen, impliquent d'autres parties» précisant qu'elle avait préconisé l'élaboration d'un pacte entre son département et les syndicats, où seraient évoquées les préoccupations des travailleurs, dont «l'examen et la prise en charge doivent prendre le temps qu'il faut». Par ailleurs, Mme Benghebrit a reconnu que les statuts de l'éducation de 2008 renfermaient des dysfonctionnements qui avaient profité uniquement aux enseignants du secondaire et non à ceux des deux autres cycles (primaire et moyen). «Toutefois, cet état de fait ne saurait justifier le recours à des moyens de pression, ni à l'empressement dans la prise de décisions s'agissant de lancer des mouvements de grève pour le règlement des problèmes en suspens», a souligné la ministre précisant qu'un pacte entre les deux parties était à même d'assurer la prise en charge des préoccupations des travailleurs du secteur «en toute responsabilité». Pour Mme Benghebrit, ce pacte se cristallisera à travers la mise en place de commissions spécialisées qui travailleront «de manière étroite et rationnelle» en faisant primer «le seul intérêt de l'élève». «Le travail de ces commissions impliquera des professionnels spécialistes en relations de travail», a-t-elle ajouté. La première responsable du secteur a, d'autre part, déploré, le fait que les revendications socioprofessionnelles aient pris le dessus au détriment du volet éducatif, contrairement à ce que prévoient les lois qui consacrent le droit de l'enfant à l'éducation. En réponse à une question sur la position du ministère de l'Education concernant les syndicats qui recourent à la grève chaque fois que leurs revendications ne sont pas prises en charge, Mme Benghebrit a tenu à préciser que son département «est tenu d'appliquer la loi, cependant nous privilégions aussi le dialogue et les rencontres de conciliation dans le cadre de réunions en aparté avec les syndicats protestataires», a-t-elle ajouté. Le ministère de l'Education «recourra à l'arbitrage si le dialogue engagé il y a deux jours avec les partenaires sociaux, n'aboutit pas», a poursuivi la ministre soulignant que le fait d'«entrer dans une grève de manière sauvage remet en question la problématique de la règle de droit». Un seuil minimal de 7 000 postes pour les prochains recrutements La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé, mardi à Alger, que les besoins de son secteur en termes de recrutement pour la rentrée scolaire 2015-2016 étaient estimés à 7 000 postes, comme seuil minimal. «7 000 postes d'enseignant sont à pourvoir au titre de la prochaine rentrée scolaire, un chiffre appelé à croître une fois que les besoins auront été définis avec précision, matière par matière et wilaya par wilaya», a indiqué Mme Benghebrit dans un entretien accordé à l'APS. «Des séminaires régionaux sont actuellement organisés pour déterminer avec précision ces besoins avant l'annonce officielle de la date du concours de recrutement, prévu au mois de mars», a-t-elle ajouté. Sur le choix du mois de mars pour l'organisation du concours, la ministre a fait savoir qu'il était motivé par le souci de laisser le temps à la Fonction publique d"«examiner minutieusement les dossiers des postulants de sorte à ce que la liste annoncée soit sans appel». Après avoir souligné que le secteur de l'éducation nationale comptait recruter, à court et long termes, des enseignants diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS), Mme Benghebrit a insisté sur l'intérêt accordé par son département à la qualité de la formation dispensée à ces enseignants avant l'exercice de leur métier. La ministre a mis l'accent sur l'importance de la formation continue et du recyclage des enseignants, des moyens mis à leurs dispositions et de leur engagement et leur volonté de perfectionnement. Mme Benghebrit a, à cet égard, annoncé un programme de formation «colossal et ambitieux» au profit des enseignants et des inspecteurs dans le cadre de la démarche d'évaluation pédagogique et de professionnalisation au titre de la réforme du secteur.