La balle est dans le camp de la ministre de l'Education. C'est ce qui ressort de la réunion de l'intersyndicale de l'éducation qui opterait à l'amplification de son mouvement de protestation en cas d'absence de réaction positive à sa plateforme de revendications unifiée, de la part des pouvoirs publics. «S'il n'y aura pas de résultats, on va aller de nouveau à la grève», a lancé Abdelkrim Boudjenah, secrétaire général du SNTE, en réponse, lors de la réunion tenue hier par l'intersyndicale au siège de l'Unpef, à une question relative aux réunions de concertations bilatérales auxquelles ils sont convoqués par la première responsable du secteur. C'est ce que soutient le syndicat des lycées d'Algérie (CLA) qui s'est montré défavorable à la manière de faire de la ministre. «Si elle cherche vraiment la stabilité, elle doit réunir tous les syndicats composant l'intersyndicale», exige le syndicat représentant le secondaire. Ce dernier qui parle du manque de sérieux dans la résolution des questions en suspens, en particulier, et les problèmes du secteur en général n'a pas hésité à critiquer la politique suivie pour la résolution de ces doléances. «Le traitement est beaucoup plus politique que pédagogique», reproche-t-il tout en plaidant pour une vision plus pragmatique. Il appelle, dans ce sens, le gouvernement à respecter les spécificités du secteur dont une scolarité normale tributaire de la stabilité et de la sérénité. C'est l'objectif pour lequel, d'ailleurs, ils se sont rassemblés, d'après lui. Pour sa part, le Snapest, par la voix de son secrétaire général Meziane Meriane qui exige plus de considération au partenaire social, réclame des solutions à la place de ce qu'il appelle des «tentatives de division». «Ce regroupement n'est pas contre la ministre mais c'est beaucoup plus un cadre de concertation entre des syndicats autonomes». C'est ainsi qu'il a répondu à la question portant sur le pourquoi de la création de l'intersyndicale. C'est ce qu'a soutenu le président du Snapap, Laghlid Belamouri, tout en soulignant que le regroupement prend en considération l'intérêt général. Toutefois, Belamouri a tenu à minimiser l'impact de leur action de protestation commune, à savoir la grève de deux jours prévue pour les 10 et 11 février. «Ce n'est qu'une journée et demie», a-t-il dit alors que Boualem Amour, SG du Satef, a affirmé que le rôle de cette coordination morale est, avant tout, de défendre l'école algérienne. Rejetant le cadre d'engagement auquel a appelé la ministre du secteur, le président de l'Unpef, Sadek Dziri, a mis l'accent sur l'importance de se réunir dans le cadre d'un dialogue au lieu d'être convoqué à des réunions de concertation. «Ce ne sont que des rencontres-marathon sans aucune solution», critique Boudjenah. A la suite du préavis de grève que l'intersyndicale a déposé, avant-hier, le ministère n'a pas tardé à réagir en convoquant les syndicats à une séance de travail bilatérale.