La grève lancée le 10 octobre dans le secteur de l'éducation a été largement suivie,selon les syndicalistes dont certains ont indiqué que le mouvement est maintenu jusqu'à nouvel ordre. La paralysie des trois paliers, à savoir le primaire, le moyen et le secondaire pourrait, selon les grévistes, se poursuivre ou connaître une suspension. Si le CLA et le SNTE ont décidé de geler le mouvement de protestation après trois et quatre jours de grève, l'Unpef et le Cnapest ont décidé, pour leur part, de maintenir la grève jusqu'à nouvel ordre. Il faut noter que ces derniers prévoient une réunion aujourd'hui pour prendre une décision finale. En outre, jeudi, durant le quatrième jour du débrayage où la plupart des syndicats devraient trancher sur la suite à donner à leur mouvement, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a décidé de reprendre le travail, ce n'est pas le cas pour le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Le coordinateur, Larbi Nouar, joint hier au téléphone, nous a indiqué : «Je suis fort optimiste pour arriver au dénouement de la crise et j'espère que la raison va l'emporter», ajoutant qu'il ne peut pas prendre de décision tout seul car il doit discuter d'abord avec l'Unpef. De son côté, le secrétaire général adjoint de l'Union nationale des professeurs de l'éducation et de la formation (Unpef), M. Amraoui, a affirmé que le procès verbal commun avec le ministère de l'Education est en cours d'exécution et la date butoir est fixée pour le 31 décembre 2011 pour l'installation de la commission. La réunion d'urgence du conseil national du syndicat, aujourd'hui, qui est le seul habilité à décider de la suspension ou non de la grève après consultation des travailleurs au niveau des wilayas. Les porte-parole du Cnapest et de l'Unpef ont indiqué que suite à la réunion tenue avec la tutelle jeudi jusqu'à 19h, durant laquelle plusieurs points ont été évoqués, les deux syndicats vont trancher aujourd'hui. Le SNTE, le Satef et le CLA décident de la suspension de la grève Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a décidé, selon M. Boudjenah, son secrétaire général, joint hier par téléphone, de suspendre la grève entamée il y a quatre jours. La décision de suspendre la grève «intervient suite à la signature d'un procès verbal commun avec le ministère de l'Education nationale dans lequel ce dernier s'engage à appliquer tout ce dont il était convenu dans ce procès verbal». Le CLA, qui a rejoint la grève pour trois jours, a décidé de suspendre son mouvement de protestation à l'issue du conseil national tenu mercredi à Alger. Le CLA veut se donner le temps de voir si la tutelle applique les promesses quant aux différentes primes allouées récemment et lance un préavis pour le mois de novembre. Idir Achour, porte-parole du CLA, a déclaré qu'«on compte reconduire le mouvement de grève le mois de novembre, et ce, juste après l'Aïd, si nos revendications ne sont pas prises en charge». Le CLA revendique aussi l'introduction de la proposition du CLA dans le référendum que compte tenir le ministère pour le choix de la méthode de gestion des œuvres sociales. Il propose deux mesures, une décentralisation totale de cette gestion, en respectant les décisions des assemblées générale, où le versement d'un 13e mois. Le CLA, qui s'est retiré du mouvement, et le SNTE, qui a mis fin à sa grève, ne semblent pas influencer les autres. L'Unpef affirme que la grève menée actuellement est initiée séparément et chacun assume ses responsabilités. Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Amoura Boualem, a déclaré que le conseil national du syndicat a décidé, lors de sa session extraordinaire tenue mercredi, de reprendre le travail à partir de demain. Il a précisé que le mouvement de grève de quatre jours a été entamé suite à l'appel lancé par son organisation syndicale, soulignant que le conseil «salue» «les augmentations des primes et indemnités sans pour autant les considérer comme une augmentation des salaires». Le conseil a exigé des «garanties écrites de la tutelle de verser les arriérés financiers avant la fin de l'année». Il a souligné l'impératif de procéder immédiatement à l'installation de commissions et d'y associer les syndicats pour réviser et corriger les lacunes du statut particulier des travailleurs de l'éducation. Les travaux doivent être finalisés avant la fin de l'année, selon notre interlocuteur. Le conseil a réaffirmé son attachement aux autres revendications soulevées dans les précédents communiqués, notamment les dossiers de la contractualisation et des œuvres sociales. La FNTE a opté pour la reprise du travail Par ailleurs, d'autres syndicats autonomes joints hier par téléphone ont indiqué avoir décidé de poursuivre jeudi leur grève pour le quatrième jour consécutif alors que la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), relevant de la Fonction publique, a opté pour la reprise du travail. La FNTE n'a toutefois pas pu informer ses adhérents de cette décision, a fait savoir son président, Belamouri Laghlid. Ce dernier a indiqué que la décision de suspendre la grève intervenait suite «à la satisfaction par le ministère de l'Education des revendications soulevées, notamment l'augmentation des salaires à travers l'instauration de nouvelles indemnités de 15% du salaire principal et l'augmentation des taux de l'indemnité de qualification entre 40 et 45%, contre 25 et 30% auparavant, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008».