L'Algérie et l'Italie entament des discussions dans différents domaines, notamment sécuritaire, politique et économique. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, chacun de son côté, ont reçu le ministre italien des Affaires étrangères, lequel a eu des discussions avec son homologue Ramtane Lamamra évoquant plusieurs questions d'intérêt commun. La situation sécuritaire en Libye intéresse au plus haut point notre pays et l'Italie. Les deux pays restent convaincus que la résolution du conflit en Libye nécessitait le renforcement du processus de réconciliation nationale et l'encouragement de la participation de l'ensemble des parties concernées pour parvenir à une solution politique. C'est ce qu'ont affirmé hier à Alger les ministres des Affaires étrangers algérien et italien, Ramtane Lamamra et Paolo Gentiloni. «Nous sommes en parfait accord sur le fait que nous cherchons à promouvoir une solution pacifique, consensuelle impliquant toutes les parties libyennes à l'exclusion des groupes terroristes identifiés comme tels par le Conseil de sécurité des Nations unies», a estimé Ramtane Lamamra qui a également précisé que les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la Misnul, Bernardino Léon, «doivent être soutenus par toutes les bonnes volontés à travers le monde et en Libye en particulier». «C'est ce que nous faisons nous, Algériens et Italiens, et nous continuerons de garder un contact étroit de consultations régulières et d'harmonisation de nos efforts conjoints à toutes les étapes de processus», a ajouté notre ministre des Affaires étrangères. De son côté, le chef de la diplomatie italienne a indiqué que son pays et l'Algérie «sont convaincus qu'il n'existe pas de solution dans la division du pays (Libye), ni de solution militaire possible, mais qu'il est nécessaire d'encourager un processus de réconciliation entre les différentes parties». Il a affirmé, dans ce sens, que l'Algérie et l'Italie «partagent totalement et soutiennent le travail de l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye». Evoquant l'extrémisme, l'Algérie et l'Italie se sont déclarées favorables à l'éradication de ce fléau par des moyens culturels, outre la dimension sécuritaire, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il a également souligné que les deux pays «travaillent ensemble tant au plan international que multilatéral» dans la lutte antiterroriste, ajoutant qu'«il y a assurément un besoin d'aller au-delà de la dimension sécuritaire et de trouver d'autres voies telles que l'effort de lutte contre l'extrémisme avec des moyens culturels». Il s'agit, a-t-il dit, de «moyens propres à promouvoir la déradicalisation du discours en la matière et de faire en sorte, avec la conjugaison des efforts, que nous puissions parvenir à réduire sensiblement cette menace qui affecte toute l'humanité». Pour sa part, Gentiloni a appuyé les propos de son homologue algérien, soulignant que les deux parties «travaillent ensemble» sur la question, notamment par le comité de haut niveau algéro-italien. «L'Italie est actuellement engagée directement dans la coalition contre l'EIIL (Etat islamique-Daech)», a-t-il relevé, ajoutant que son pays était «complètement d'accord» avec la vision qui privilégie la lutte contre le terrorisme par une «coopération culturelle et religieuse» entre la communauté internationale, outre «l'initiative militaire sur le plan de la sécurité». Concernant la coopération algéro-italienne, Lamamra a souligné que «la visite du Premier ministre italien en Algérie, fin 2014, et celle du ministre des Affaires étrangères aujourd'hui, démontrent la qualité et la densité des relations entre les deux pays». Il a indiqué que la troisième réunion du comité de haut niveau algéro-italien se tiendra durant le premier semestre de l'année en cours, dans le cadre du traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération entre les deux pays. L'Algérie et l'Italie sont «totalement déterminées à continuer à travailler ensemble pour élever le niveau de leurs relations et les développer davantage», a ajouté le chef de la diplomatie algérienne, précisant que le dialogue politique entre Alger et Rome englobe «les questions de l'Afrique, du Moyen-Orient, la question palestinienne, le Mali, la Libye, le Sahara occidental et l'Ukraine». Rome demeure intéressée par le gazoduc Galsi Le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Paolo Gentiloni, a, par ailleurs, affirmé que son pays demeurait intéressé par le projet «Galsi», consistant à relier l'Algérie et l'Italie par un gazoduc. «Nous sommes intéressés par le projet Galsi et nous soutenons l'idée d'une diversification des sources en matière d'énergie», a indiqué le ministre italien des Affaires étrangéres lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Le gazoduc qui devrait passer par la Sardaigne possède un volume de 8 milliards de m3/an. La part de l'Algérie dans ce projet est de 41,6%, rappelle-t-on. Le ministre italien a exprimé le souhait de son pays de renforcer ses relations avec l'Algérie et leur donner un «nouvel élan» notamment au plan économique, sachant qu'il existe des projets de construction de logements et de ports maritimes comme celui prévu prochainement près d'Alger . Paolo Gentiloni reçu par le président Bouteflika Le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération, Paolo Gentiloni, a été reçu hier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L'entretien s'est déroulé en présence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Le ministre italien a également été reçu par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, indique un communiqué des services du Premier ministre. La rencontre qui «s'inscrit dans le cadre de la concertation périodique et du dialogue politique, consacrés par les deux parties depuis la signature en 2003 d'un traité d'amitié, de coopération et de bon voisine, a permis d'aborder les questions liées à l'évolution des relations bilatérales à la veille de la tenue de la troisième réunion de haut niveau algéro-italienne, prévue avant la fin de l'année en cours», est-il indiqué dans ce communiqué.