Les logements sociaux vendus au marché noir représentent 20% des logements sociaux occupés. C'est ce qu'a révélé l'enquête menée récemment par le ministère de l'Habitat dans le but de lutter contre l'usage frauduleux de ces biens distribués par l'Etat. «Ces logements sociaux appartenant à l'Etat ont été cédés par des bénéficiaires à d'autres personnes dans le cadre d'une hypothèque, car leur vente est illégale», a précisé, jeudi, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, lors d'une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Il s'agit là d'une affaire morale, a-t-il estimé, soulignant que certains cas seront traités et réglés, notamment ceux qui concernent des désistements de logements à des membres de la famille, «tandis que d'autres cas seront examinés par le gouvernement». L'objectif de cette opération de contrôle est de procéder «au recensement des logements sociaux vendus par leurs bénéficiaires au marché noir». Ce problème entrave l'opération de vente de près de 571 000 logements sociaux, distribués entre 1983 et janvier 2004, à leurs occupants, a indiqué M. Tebboune, soulignant que des instructions avaient été données aux OPGI pour déterminer l'identité des occupants de ces logements. Le problème se posera toujours pour les personnes ayant acheté des appartements auprès des bénéficiaires, dans le cadre de désistements et qui sont toujours inscrites au niveau du secteur comme personnes habilitées à obtenir un logement social, car ne figurant pas sur le fichier national du logement. Le nouveau règlement de l'Agence nationale d'amélioration et de développement du logement (AADL), défini dans le cadre du décret exécutif modifiant et complétant le décret exécutif n°148/91, prévoit de doter l'agence de 4 directions générales et 7 directions régionales autonomes, a souligné M. Tebboune. Ce nouveau décret exécutif modifiant le décret en vertu duquel l'Agence a été créée en 1991, a confié à celle-ci de nouvelles missions, outre la poursuite et le suivi des programmes des années 2001, 2002 et 2013. Selon le nouvel organigramme de l'Agence, la direction générale sera épaulée de 4 DG adjointes, mais continuera à assumer son rôle dans les transactions financières, tandis que ces DG se chargeront d'autres missions. L'Agence comptera entre 7 et 9 directions régionales dont les prérogatives seront définies par décret ministériel, selon la densité des programmes de logements de chaque wilaya (2 directions régionales à Alger, 2 à Annaba et à Constantine, 1 pour l'Ouest et 2 à Ouargla et à Béchar). Concernant les projets réalisés dans certaines wilayas dont les bénéficiaires résident dans une autre wilaya, le ministre a fait savoir que son secteur octroierait un taux variant entre 20 et 30% des logements prévus aux communes abritant ces projets. Il a cité, à titre d'exemple, le projet des 4000 logements à Blida, au sein duquel la commune de Larbaâ avait bénéficié de 30% des logements prévus, en raison des besoins importants en ce type de logement exprimés au niveau de cette commune. Les wilayas de Boumerdès, de Blida, d'Alger et de Tipasa représentent une seule assiette immobilière, vu les nombreux programmes de logements réalisés dans ces villes, a expliqué le ministre, soulignant que la wilaya de Boumerdès bénéficiait d'un intérêt particulier, notamment après la publication dernièrement d'une décision portant réalisation de 12 000 logements destinés au relogement des habitants des chalets de cette wilaya.