L'Etat est résolu à débusquer les fraudeurs qui profitent de ses largesses pour bénéficier d'un logement social qu'ils revendent au prix fort. Lors d'une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, jeudi dernier, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué que les Offices de promotion et de gestion immobilières (Opgi) procédaient au recensement des logements sociaux vendus par leurs bénéficiaires au marché noir et que des instructions ont été données pour déterminer l'identité des occupants de ces logements. Près de 571 000 logements sociaux, distribués entre 1983 et janvier 2004, n'ont pu être vendus à leurs occupants à cause de ces rétrocessions illégales, ce qui représente 20% des logements sociaux occupés. Certains cas seront traités et réglés, notamment ceux concernant des désistements de logements à des membres de la famille, «tandis que d'autres cas seront examinés par le gouvernement», précisera le ministre cité par l'APS. Le règlement de ce dossier est nécessaire, car les personnes qui ont acheté au noir des appartements auprès des bénéficiaires, ne sont pas listées sur le fichier national du logement et sont donc toujours inscrites comme personnes habilitées à en obtenir un. Concernant les projets réalisés dans des wilayas dont les bénéficiaires résident dans une autre wilaya, M. Tebboune indiquera que son secteur octroierait 20 à 30% des logements prévus aux communes abritant ces projets. Par ailleurs, le ministre a tenu le même jour une réunion avec les Directeurs d'équipements publics (DEP) de wilayas au cours de laquelle un bilan du secteur a été présenté. Selon ce document, plus de 6 800 projets d'équipement public prévus dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014 sont achevés ou en cours de réalisation, soit un taux de 67%. Sur les 10 188 projets d'équipement arrêtés à l'entame du quinquennat, 3 812 projets ont été livrés et 3 008 projets sont toujours en cours de réalisation, alors que le reste n'est pas encore lancé. Le ministère prévoit pour l'année 2015 la livraison de 1 138 projets d'équipements et la mise en chantiers de 1 285 projets, tous secteurs confondus. L'Education et l'Enseignement supérieur ont la grosse part dans ces projets qui concernent 26 secteurs. Pour l'Education, 2 784 équipements entre lycées, collèges, écoles primaires avec leurs infrastructures de soutien (internats, salles de sport, etc.) ont été achevés sur les 6 630 projets programmés, tandis que 1 613 équipements sont en cours de réalisation contre 2 233 équipements en attente de lancement. L'Enseignement supérieur a bénéficié quant à lui de la livraison de 390 équipements, ce qui représente 333 650 places pédagogiques et 182 791 lits d'hébergement. 325 projets sont en cours de réalisation et 301 autres n'ont pas encore été lancés. Le programme initial prévoyait 1 016 équipements. Pour la rentrée scolaire et universitaire 2015-2016, il est prévu la livraison de 470 établissements avec 142 infrastructures de soutien alors que les capacités d'accueil du secteur de l'Enseignement supérieur seront renforcées de 76 800 places pédagogiques et 49 944 lits d'hébergements. Intervenant après la présentation du bilan, M. Tebboune, a instruit les DEP à veiller à la livraison de tous les projets dans les meilleurs délais, soit avant les rentrées scolaire et universitaire. «Vous n'êtes pas des fonctionnaires, mais des hommes chargés d'exécuter le programme du président de la République. Le gouvernement a des engagements qu'il doit honorer», a-t-il insisté. Tranchant sur la question des retards de réalisation et de livraison des projets, notamment d'infrastructures scolaires et universitaires, le ministre, catégorique, affirmera : «Nous n'allons pas tolérer les retards.» M. Tebboune dira qu'il souhaite avoir une rentrée avec «zéro problème», du moins concernant son secteur. Attaché à la réalisation de ses objectifs, le ministre annoncera à ce propos qu'une autre rencontre d'évaluation des équipements publics est prévue au mois d'avril prochain, en présence des ministres de la Culture et de l'Enseignement supérieur, pour suivre l'évolution des projets. «Les marchés doivent être signés obligatoirement avec un planning (pour la réalisation des projets)», a-t-il lancé aux DEP en les invitant à ne pas hésiter à adresser des mises en demeure ou des plaintes lorsqu'il en faut à l'encontre des entreprises accusant des retards dans la réalisation des projets. En outre, le ministre a déploré la multiplication des contentieux opposant les directions des Equipements publics aux entreprises de réalisation à cause notamment du non-paiement pour les projets réalisés. «Nous avons constaté que le taux de consommation des budgets dans certaines wilayas n'est que de 36% alors que le taux de réalisation dépasse les 90 et 95%, ce qui veut dire que vous (directions) ne payez pas les entreprises réalisatrices», a conclu M. Tebboune. H. G./APS