A voir les indemnités qu'ils perçoivent, il est vraiment à se demander pourquoi nos élus, au niveau des APC et APW, usent de tous les moyens pour se faire reconduire sur les listes électorales, à l'occasion des élections locales. Il est également à s'interroger sur les motivations réelles de beaucoup de militants de partis politiques qui, prêts à tout, briguent des mandats électoraux. La seule explication à cette course effrénée au pouvoir local résiderait dans les avantages que procure le statut d'élu, surtout à ceux qui s'adonnent à la corruption. Ces derniers ne se soucient pas du salaire dérisoire que leur verse l'administration centrale à la fin du mois, tant qu'ils perçoivent des commissions en contrepartie des marchés qu'ils octroient, d'une façon souvent douteuse, à des entrepreneurs corrupteurs. Les élus intègres dont la seule motivation est de servir les intérêts de la population, eux, par contre, se plaignent des indemnités dérisoires qui ne leur permettent pas de mener une vie décente. "Un élu local perçoit une indemnité mensuelle de 3000 DA en plus d'une indemnité de 800 DA pour les réunions des commissions de travail", a souligné Mohamed Moussi, élu à l'APC de Oued Koreiche. Bénéficiant d'un détachement, le président de l'APC et les membres de l'exécutif communal (vice-président et délégués) perçoivent, outre le salaire de leur ancien employeur, une indemnité de représentation de 3000 DA. Un président de l'APC ou son adjoint, s'ils étaient au chômage au moment de leur élection, percevraient une indemnité ne dépassant par le SNMG (12000 DA). Outre les indemnités, les membres de l'exécutif communal bénéficient de véhicules de service, des frais de carburant et d'un téléphone mobile. "Le maire et ses adjoints bénéficient d'un carnet de bons d'essence pour une période de deux mois (12000 Da)", a indiqué notre source en ajoutant que la facture du téléphone mobile peut s'élever à 10.000 Da pour une période de deux mois. Dans la commune de Bir Mourad Raïs, le maire et les tois adjoints bénéficient, quant à eux, d'un véhicule chacun et d'un carnet de bons d'essence chaque mois. C'est le double de la commune de Oued Koreiche. Selon un ancien élu de l'APC de Bir Mourad Raïs, la facture de téléphone d'un membre de l'exécutif communal est de l'ordre de 20 000 DA pour un bimestre. Tout cela, sans oublier les différentes réceptions, les frais de restauration, les collations et les autres cérémonies organisées, Dieu sait en l'honneur de qui. Ces indemnités insignifiantes sont-elles à l'origine du recours de beaucoup d'élus à la corruption ? Ce n'est pas sûr, même si elles peuvent constituer un moyen d'encouragement à verser dans les affaires scabreuses.