Intervention n Lors de son passage, hier, à la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre de l'intérieur a abordé les différentes questions qui font l'actualité ces jours-ci, en l'occurrence le nouveau code communal, la réforme fiscale, la gestion des collectivités locales, la loi électorale… Commentant la révision de la loi électorale qui a fait couler beaucoup d'encre, le ministre d'Etat a insisité sur la nécessité d'une telle révision pour combler les insuffisances constatées. «La situation actuelle a engendré une véritable bourse du business dans la mesure où les businessmen proposent des sommes faramineuses pour se présenter au sein des petits partis ayant l'agrément, mais sans base militante au sein de la société», a-t-il déploré. Selon l'intervenant, cette situation a donné lieu à une trentaine de listes lors du précédent scrutin, ce qui n'a arrangé ni les affaires de l'Etat ni celles du citoyen. «Cela coûte cher à l'Etat qui finance les listes dont la plupart sont sans représentativité. Cela d'une part, d'autre part cela complique la tâche au citoyen qui se retrouve devant un grand nombre de listes de personnes inconnues», argumente-t-il. Donc, on a pensé à apporter, poursuit-il, quelques ajustements pour «faire face à ce phénomène de trabendo politique». «On a exigé aux partis qui représentent moins de 4% de votants (compte tenu de différentes élections : 1997, 2002 et 2007), de suivre les mêmes procédures, exigées aux indépendants pour la validation de leurs listes électorales pour avoir le droit de se présenter aux élections», précise-t-il. Cela dit, cela ne vise pas, clarifie-t-il, à fermer le champ politique, mais va dans le sens de son organisation. A propos du nouveau code communal qui a suscité des craintes chez les députés quant aux larges prérogatives données aux chefs de l'exécutif (chef de daïra et le wali), le représentant de l'Etat dira que les élus se trompent dans leur analyse. «C'est vrai qu'on a révisé les prérogatives des représentants de l'Etat à savoir les walis et les chefs de daïra, mais on n'a pas réduit celles des élus. Ceux qui interprètent les choses de cette manière n'ont pas bien compris le nouveau code communal», a-t-il indiqué. Le gouvernement veut donner plus de prérogatives aux APC et APW, mais en les accompagnant par les moyens, a-t-il ajouté précisant : «Il ne s'agit pas d'une démission de l'Etat pour laisser la gestion des problèmes aux collectivités locales notamment les APC.» D'après Zerhouni, l'objectif recherché à travers ce nouveau projet, qui consacre plus de prérogatives à l'exécutif local, est la décentralisation. En termes simples, le wali pourra décider dans les affaires concernant son périmètre territorial sans attendre l'aval de la hiérarchie (le gouvernement ou le ministère). l Au sujet de la gestion des affaires des collectivités locales, le département de Zerhouni compte recruter des cadres universitaires de différentes disciplines pour les besoins de ces services, ainsi que la formation et le recyclage des cadres en fonction afin d'améliorer leur rendement. Aussi, le ministère de l'intérieur projette d'embaucher 3 500 universitaires qui seront répartis à travers l'ensemble des communes et daïras du pays. Outre cela, l'orateur a indiqué qu'un programme de recyclage destiné aux directeurs du développement local sera entamé incessamment. Les walis auront également, dans le cadre d'une formation, un module de communication. Financement des APC l A propos de la réforme fiscale locale, l'orateur l'a estimée d'une importance majeure car elle permet aux communes de s'autofinancer. En outre cela aidera l'Etat à mieux contrôler les institutions électives au niveau des communes. «Dans l'état actuel des choses, il est pratiquement impossible de demander aux présidents des APC de rendre des comptes lorsque nous savons que celles-ci ne possèdent pas de ressources financières». Une école de propreté l L'hygiène, un problème soulevé par le chef de l'Etat, lors de sa visite dans la capitale des Hauts-Plateaux, a été aussi au menu du débat. A ce sujet, l'invité de la radio dira que la propreté, qui figure parmi les priorités du ministère de l'Intérieur, nécessite des moyens colossaux et même de la formation dans ce domaine. Dans ce chapitre, l'orateur a annoncé que parmi les projets que son département compte mener pour s'occuper de l'hygiène de nos villes, la création d'un certain nombre d'écoles pour la formation administrative et une école de propreté à l'instar de «l'école de propreté de Paris», qui forme des spécialistes dans ce domaine.