Le forum de la DGSN dédié à la crédibilité des bulletins météorologiques spéciaux a eu le mérite de lever le voile sur une pratique que d'aucuns qualifient de malhonnête. La rencontre organisée hier avec des responsables de l'Office national de météorologie (ONM) a permis en tout cas de noter que la diffusion d'un bulletin météo n'est pas un simple jeu mais qu'il s'agit de donner des informations fiables notamment lorsqu'elles sont liées à une situation spéciale où il est question de sauver des personnes et préserver leurs biens. Intervenant à ce sujet, Hocine Dich, directeur de l'exploitation à l'office, a tenu à remarquer que «le seul organisme autorisé à émettre des BMS, c'est l'ONM», avant de préciser «que certaines informations émanant de sources anonymes diffusées par des organes de presse ou des chaînes de télévision n'ont aucun rapport avec l'activité de l'office qui reste un établissement public disposant de l'information crédible qui est le résultat d'un effort colossal des météorologistes algériens». Pour l'intervenant, «ce n'est pas normal d'aller vers un site internet, anonyme de surcroît, pour donner des informations pouvant avoir parfois un caractère sécuritaire». Lui emboîtant le pas, le directeur des prévisions météorologiques, Bachir Hamadache, connu des auditeurs et des téléspectateurs, va plus loin pour dire que ces fournisseurs de renseignements ne disposent pas de la technologie dernière génération comme l'ONM, leurs équipements datent de quelques années, même si parfois ils ne sont pas tout à fait dans le faux. Qu'est-ce qui fait que parfois les bulletins émis par des organismes étrangers sont plus proches de la réalité météorologique que ceux fournis par l'ONM ? Le conférencier s'en défend pour rappeler que l'office qu'il représente est membre du consortium «Aladin», organisme euro-méditerranéen et qu'il utilise le même modèle que Météo-France. «Ce dernier organisme, précise Hamadache, intègre des modèles globaux alors que l'ONM travaille sur des modèles propres à notre région, ce qui donne plus de précision à l'information que nous émettons». L'Algérie, faut-il le rappeler dans ce cadre, possède les droits de changement du code source fortran du modèle Aladin. Le plan de développement des capacités scientifiques du service météo est d'atteindre le niveau de qualité requis du service public et de faire bénéficier notre pays des progrès scientifiques et techniques dans le domaine de la prévision du temps et répondre efficacement aux besoins exprimés par les divers usagers tributaires du temps et du climat. Dans le même ordre d'idées, Mme Houaria Benrekta, chargée de communication à l'office, figure connue elle aussi des téléspectateurs, a fait observer que «les informations données par certains médias sont à prendre avec prudence», étayant ses déclarations par le fait que «les présentateurs du journal météo ont travaillé autrefois au sein de l'office mais ne sont pas météorologues et n'ont pas de diplôme dans ce sens». Protection des personnes et des biens Au plan de la modernisation de l'office, Hamadache a parlé de l'acquisition de l'équipement de la région algéroise de 10 stations de suivi en temps réel des perturbations qui affectent la zone. Ce projet est en phase d'être étendu aux autres wilayas pour permettre une carte de vulnérabilité de toutes les régions du pays. En perspective, explique le conférencier, il est prévu d'augmenter la puissance de calcul de façon à atteindre 2 km à l'horizon 2016-2017. En d'autres termes, l'utilisateur sera dans ces conditions associé à la décision. Dans un autre registre, l'ONM travaille avec l'Agence de gestion des autoroutes (AGA) pour l'installation de 120 stations d'observation, à charge pour l'office de les mettre en exploitation, alors que côté technique (pose des panneaux) c'est à l'agence que revient la tâche. Une convention sera, selon l'intervenant, signée dans les prochains jours. Pour sa part le représentant de la DGSN a rappelé le travail méritoire de l'office pour alléger la difficile mission des intervenants sur le terrain. Après le BMS, dira le commissaire de police Zouaoui, une autre activité attend les services intervenants, notamment pour protéger les personnes, leurs biens et même lutter contre une certaine forme de criminalité. Et à ce chapitre, il n'est pas inutile d'évoquer le travail des «bleus» et leur sacrifice lors des intempéries majeures comme ils l'ont démontré durant l'hiver 2012. La Protection civile, qui était présente au forum, est revenue par le biais de son représentant, le lieutenant Bernaoui Nassim, sur le volet opérationnel de ce corps par notamment la création des unités mobiles au niveau des points noirs, la réduction du facteur temps en collaboration avec les services de l'ONM.