281 500 demandeurs d'emploi ont été placés dans des entreprises privées et publiques par l'Agence Nationale de l'Emploi (Anem) depuis 2012, a indiqué hier son directeur général, Mohamed Tahar Chalal. Invité de la Chaîne III de la radio nationale, qui avait consacré un fil rouge à la problématique de l'emploi, il a précisé que 70% de ses placements ont été effectués par le secteur privé national et étranger contre 28% pour le secteur public. Rappelant que l'Anem et les dispositifs tendent à rapprocher l'offre et la demande, M. Chalal a tenu à souligner que ces dispositifs n'ont pas pour vocation la création des emplois et a mis en exergue la responsabilité des entreprises devant disposer de plans de recrutement à même de pouvoir aider l'Anem à agir au niveau des organismes de formation, d'augmenter la main-d'œuvre qualifiée et lui permettre d'avoir une idée plus claire de la demande qu'elle aura à gérer. «Nous disposons d'un réseau de 263 agences réparties sur le territoire national et qui tient compte des besoins du marché local. Nous enregistrons actuellement 1 254 000 demandeurs d'emploi, un chiffre qui corrobore les données de l'Office national des statistiques qui table sur un taux de chômage de 9.8%», a-t-il affirmé, estimant que l'Algérie connaît une tendance paradoxale puisque l'on y observe d'un côté des demandeurs d'emploi et en parallèle des offres d'emplois non pourvues faute de profil adéquat. Selon ce responsable, cette tendance résulte d'une inadéquation du système de formation et de l'enseignement vis-à-vis des besoins du marché. «Alors que nous avons beaucoup de difficultés à placer certains candidats tels que les diplômés universitaires des sciences humaines et sociales, en parallèle, nous éprouvons des contraintes pour trouver de la main-d'œuvre qualifiée dans des secteurs aussi variés que le bâtiment, le tourisme, l'agriculture qui requièrent de la technicité», a-t-il expliqué, ajoutant que l'Anem disposait d'une batterie de mesures afin d'agir sur l'offre d'emploi. Il justifie également l'ampleur des offres non satisfaites par des, refus expliquant que pour 2014, 30 000 offres n'ont pu trouver preneur pour des raisons liées à la rémunération (20%), la pénibilité du travail (22%), l'éloignement (11%), la qualification (4%). Estimant qu'il fallait améliorer les dispositifs liés à la politique de l'emploi, il a annoncé que l'Anem allait lancer une enquête nationale sur le chômage de longue durée, les profils déficitaires sur le marché de l'emploi ainsi que sur les différentes problématiques inhérentes à cette thématique. 430 000 micro-entreprises créées en 10 ans Interrogé sur les difficultés qu'éprouvent les demandeurs d'emploi dans les régions du Sud et des Hauts Plateaux, le responsable de l'Anem a mis en exergue la spécificité particulière de ces territoires et indiqué qu'ils bénéficiaient d'avantages qui diffèrent des wilayas du Nord, notamment au niveau de la prise en charge des entreprises, puisque la création d'emplois en est tributaire. «On observe une nette amélioration du recrutement surtout dans les entreprises publiques. Nous avons pu absorber une large partie de la demande locale, et c'est ainsi qu'au 31 octobre, on enregistrait le placement de 30 000 demandeurs d'emploi au niveau des 10 wilayas du Sud», a-t-il indiqué. S'agissant des dispositifs d'insertion à l'emploi, M. Chalal a souligné le rôle du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) qui, selon lui, permet aux jeunes d'acquérir de l'expérience professionnelle, de consolider leur savoir et de s'insérer définitivement dans le marché du travail. En outre, alors que débute aujourd'hui la semaine mondiale de l'entreprenariat, il a insisté sur les efforts de l'Algérie dans le développement des micro-entreprises et a affirmé qu'en 10 ans, 430 000 micro-entreprises ont été créées et ce, grâce aux dispositifs de l'Ansej et de la Cnac. «En 2014, on enregistre la création de pas moins de 41 000 opérateurs économiques pour un potentiel de 93 000 emplois. De surcroît, l'Etat a dégagé près de 8 milliards de dinars dont 2 milliards rien que pour l'année 2014», a-t-il relevé, estimant qu'aujourd'hui, les mesures d'aide et d'accompagnement sont optimales et que le secteur bancaire s'implique davantage en vue de promouvoir les auto-entrepreneurs, surtout les jeunes diplômés, et ce, afin de baisser le taux de mortalité des entreprises sur le marché et de développer un tissu davantage pourvoyeur d'emploi.