Le nombre d'Européens qui ont rejoint l'organisation terroriste Daech, appelée «Etat Islamique» (EI) est alarmant. Près de 1500 personnes ont, en effet, rejoint l'EI et le Front al-Nosra (groupe rebelle affilié à Al-Qaïda) selon des experts. La France est le premier pays européen à mobiliser le nombre le plus élevé «d'apprentis djihadistes» avec 900 personnes, suivie de l'Allemagne avec 550 personnes. Le ministre de l'Intérieur allemand, Thomas de Maizière, a révélé vendredi, lors d'une interview à la chaîne de télévision allemande Phoenix, que «550 Allemands sont partis rejoindre les rangs de l'organisation autoproclamée (Etat islamique) Daech en Syrie et en Irak». Ce chiffre dépasse les estimations du gouvernement allemand. «D'après les dernières estimations dont nous disposons, le nombre a encore progressé. Nous tablons désormais sur 550. Il y a encore quelques jours, nous en étions à 450», a-t-il déclaré. M. Maizière a indiqué qu'en comparaison des dernières années, «il s'agit d'une forte augmentation», précisant que les hommes sont en majorité. Quelques femmes ont également fait le voyage. Ce haut responsable a estimé que la prévention doit accompagner la répression, puisque, selon lui, «ces jeunes gens (...) se sont radicalisés en Allemagne et au sein de cette société. Le gouvernement allemand tire la sonnette d'alarme : quelque 230 personnes étant actuellement considérées comme des menaces potentielles, dont «certains - c'est même très probable - préparent un attentat», a-t-il révélé. Le gouvernement allemand avait annoncé mi-octobre de futures mesures permettant «le retrait des cartes d'identité de présumés radicaux» pour les empêcher de partir combattre en Syrie ou en Irak. Autre chiffre effrayant, «930 ressortissants français ou étrangers résidant habituellement en France sont impliqués» dans des combats en Syrie et en Irak, avait affirmé le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en septembre dernier. 350 sont sur place, dont 60 femmes. Environ 180 sont repartis de Syrie et 170 sont en transit vers la zone et 36 personnes sont décédées là-bas, avait-il précisé. La France, un pays qui se dit engagé dans le combat contre le terrorisme, s'avère être le premier pays exportateurs de terroristes vers la Syrie et l'Irak, à en croire ces estimations. Par ailleurs, la Grande-Bretagne a recensé plus de 500 personnes, et la Belgique 300. En référence au récent rapport rédigé par la commission du Conseil de sécurité des Nations unies chargée de surveiller l'activité d'Al-Qaïda, le retour dans leur pays d'origine constitue une menace réelle. Une menace poussant plusieurs pays, comme le Royaume-Uni ou la France, à prendre des mesures pour renforcer leur détection et empêcher leur départ vers l'Irak et la Syrie. Par ailleurs, près de 10% des personnes d'Europe et d'Amérique enrôlées dans les rangs de l'EI «sont des femmes et des jeunes filles», selon une enquête publiée par «The Guardian» le 29 septembre dernier. Nombre d'entre elles sont «recrutées» sur les réseaux sociaux pour se marier avec des combattants, mais certaines prennent les armes pour «défendre le califat». Elles ont entre 16 et 24 ans en majorité, selon les chercheurs du Centre international des études sur la radicalisation à l'université Kings College à Londres. Nombre d'entre elles sont des diplômées universitaires. Les Françaises constituent le contingent le plus important, avec 63 jeunes femmes à avoir rejoint rejoint Daech depuis l'Hexagone (environ 25% du nombre total). Au Royaume-Uni, ce sont 50 jeunes femmes qui ont rejoint les combattants de l'EI.